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libre à l’intérieur pendant la descente. On peut donc y faire manœuvrer les instruments propres à dégager la base des tubes, et par conséquent à accélérer le travail.

Fig. 370. — Appareil à vis pour enfoncer les tuyaux de retenue.

Malgré tous les efforts, il arrive assez souvent qu’une colonne de garantie refuse de descendre jusqu’à la limite inférieure des terrains qu’elle doit maintenir, quoique le trou de sonde ait été tout fraîchement alésé au calibre voulu. Cela provient, ou de ce que les terres se sont éboulées pendant l’ajustage de la colonne, ou de ce que la colonne elle-même a dégradé les parois du sondage, ou bien de ce qu’elle est arrêtée par un fragment de roche faisant saillie dans l’intérieur du forage. Suivant le cas, on fait manœuvrer la cuiller ou un outil élargisseur, pour déblayer les obstacles qui s’opposent à la descente. Si l’obstacle résulte de l’accumulation de débris non résistants, on nettoie le trou au moyen de la cuiller à soupape ou d’une tarière, et la colonne s’abaisse par son propre poids, à mesure que s’opère l’extraction des matières. Si le débris est, au contraire, très-résistant, on fait descendre un outil élargisseur, qui détruit le fragment solide, cause de l’arrêt de la colonne.

Quand cet obstacle avance beaucoup dans l’intérieur du trou de sonde, on commence par l’entamer avec le trépan, puis l’outil élargisseur achève la besogne.

Il y a deux sortes d’outils élargisseurs : ceux qui agissent par rotation, et ceux qui sont mus par percussion. On réserve les premiers pour les couches très-tendres et peu profondes ; on emploie les seconds dans les terrains solides, ou lorsque les tiges ne peuvent supporter l’effort de la torsion.

Le cadre de cette Notice ne nous permet pas d’entrer dans l’examen des outils élargisseurs ; d’ailleurs ces descriptions n’offriraient qu’un médiocre intérêt. Disons seulement que leurs formes sont variées et appropriées chacune aux circonstances diverses qui se présentent dans les sondages.

Dans les forages profonds, on se trouve souvent en présence de ce fait : La sonde a traversé une longue suite de terrains solides et n’exigeant aucune colonne de garantie, 100 ou 200 mètres, par exemple ; après quoi, elle attaque une couche éboulante, plus ou moins épaisse, donnons-lui 25 mètres pour fixer les idées. En cette circonstance, on a quelquefois recours à un mode de tubage, dit tubage en colonne perdue, qui consiste à descendre dans la couche éboulante, une colonne de 25 mètres de long, et à laisser sans tubes de retenue les 200 mètres des terrains supérieurs. On réalise ainsi une