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putréfient. On cherche alors dans les coquilles ouvertes, les perles qu’elles peuvent contenir. Puis on fait bouillir la matière animale, et on la passe au tamis, pour retrouver les perles libres qui occupaient l’intérieur du corps, où elles étaient enveloppées entre les plis du manteau du mollusque.

Des nègres sont chargés de percer et d’enfiler les perles libres. Ils détachent celles qui adhèrent au coquillage, les nettoient et les polissent avec de la poudre de perles ou de nacre.

Pour classer les perles selon leur grosseur, on les fait passer dans divers cribles, à treillis de cuivre, de différentes dimensions. Chaque tamis est percé d’un nombre de trous, qui détermine la grosseur des perles, et leur donne un numéro commercial. Les cribles percés de vingt trous portent le numéro 20. Ceux qui sont percés de 30, 50, 80 trous portent des numéros correspondants. Toutes les perles qui restent au fond des cribles de ces dernières catégories, sont de premier ordre. Celles qui traversent les cribles numéros 100 à 800, sont de second ordre ; celles qui traversent le crible numéro 1 000, sont de troisième ordre ; on les vend à la mesure ou au poids.

La nacre n’est autre chose que la lame interne des coquilles des huîtres perlières. L’industrie de la récolte de la nacre se confond, par conséquent, avec celle de la pêche des huîtres perlières.

Dès que la recherche des perles dans les huîtres rapportées du fond de la mer par les pêcheurs, est achevée, on s’occupe de récolter la nacre de ces mêmes coquilles. On choisit les coquilles qui, par leur dimension, leur épaisseur ou leur éclat, paraissent devoir fournir la plus belle nacre, et on en détache les lames internes qui, bien nettoyées et polies, sont expédiées en Turquie, sous le nom de nacre.

La pêche des perles et de la nacre, dont nous venons de parler, commence à l’île de Ceylan, aux mois de février ou de mars, et ne dure qu’un mois.

La même pêche se fait encore sur les côtes du golfe de Bengale, dans les mers de la Chine, du Japon et de l’archipel Indien, enfin dans les colonies hollandaises et Espagnoles des parages asiatiques. Les Pintadines perlières sont également exploitées dans le sud de l’Amérique.

Sur les côtes opposées à la Perse, sur celles de l’Arabie, à Ouarden, à Bahrein, à Gildwin, à Daimy, à Catifa, jusqu’à Maskate et à la mer Rouge, la pêche et le trafic des perles et de la nacre se font d’une manière assez active.

Dans ce dernier pays, la pêche n’a lieu qu’en juillet et août, la mer n’étant pas assez calme dans les autres mois de l’année. Arrivés sur les bancs de Pintadines (huîtres perlières), les pêcheurs mettent leurs barques à quelque distance l’une de l’autre, et jettent l’ancre, à une profondeur de 5 ou 6 mètres. Les plongeurs se passent sous les aisselles une corde, dont l’extrémité communique à une sonnette placée dans la barque. Après avoir placé du coton dans leurs oreilles, et sur le nez une pince en bois ou en corne, ils ferment les yeux et la bouche, et se laissent glisser, à l’aide d’une grosse pierre attachée à leurs pieds. Arrivés au fond de l’eau, ils ramassent indistinctement tous les coquillages qui se trouvent à leur portée, et les mettent dans un sac suspendu au-dessus des hanches. Dès qu’ils ont besoin de reprendra haleine, ils tirent la sonnette. Aussitôt on les aide à remonter.

Les parages qui fournissent aujourd’hui les perles dans les mers de l’Amérique du Sud, sont situés dans les golfes de Panama et de la Californie ; mais, en l’absence de règlements conservateurs, difficiles à établir, à cause des troubles qui agitent constamment ces contrées, les bancs, exploités sans prévision, commencent à s’épuiser. Aussi l’importance des pêcheries de perles dans l’Amé-