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Fig. 407. — Lampe sous-marine de Cabirol.


du ciel. Sur les côtes d’Italie, et sur des fonds de sable ou de roche, les plongeurs peuvent y voir jusqu’à 40 mètres de profondeur d’eau ; mais dans les ports vaseux de la France et de l’Angleterre, l’obscurité règne à partir de 5 ou 6 mètres. Une telle obscurité est un grand obstacle aux divers travaux qui s’exécutent sous l’eau. Il a donc fallu imaginer une lanterne qui permît au plongeur de travailler avec certitude et célérité, quelque épaisses que fussent les ténèbres environnantes.

Bien des essais ont été tentés pour construire de bonnes lampes sous-marines ; ce n’est que dans ces derniers temps que l’on a obtenu des résultats à peu près satisfaisants.

On se servit d’abord de lampes à huile ou à esprit-de-vin, dans lesquelles l’air nécessaire à la combustion était envoyé par une pompe, au moyen d’un tube flexible, comme on le fait pour fournir au plongeur sa provision d’air respirable. Les produits de la combustion se dégageaient par un second tuyau remontant à la surface. Mais ces lanternes présentaient de grands inconvénients. L’air arrivant trop rare ou trop abondant, les mèches se charbonnaient, la flamme vacillait, et la lumière ne tardait pas à s’éteindre, après avoir brillé très-faiblement. En outre, le tube de décharge était exposé à brûler par la chaleur de la flamme ; enfin, le double tuyau qui surmontait la lampe, en rendait la manœuvre assez incommode.

Quelques inventeurs réussirent à pallier une partie de ces inconvénients, en substituant des tubes métalliques rigides aux tubes flexibles. Mais la rigidité même du métal constitue, à un autre point de vue, un défaut tout aussi grave. Elle empêche de glisser la lampe dans tous les recoins, dans toutes les anfractuosités du domaine sous-marin où pénètre le plongeur. Il en résulte que l’appareil perd toute son efficacité dans un grand nombre de circonstances.

M. Cabirol a construit une lanterne sous-marine qui lui valut, à l’Exposition universelle de Londres, en 1862, une médaille : « pour son moyen ingénieux et sa complète réussite de lampe sous-marine. »

La lampe sous-marine de M. Cabirol con-