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toujours gréé d’une brigantine, et quelquefois d’une flèche.

Les mâts sont généralement construits en tôle de fer ou d’acier, au moins à leur partie inférieure, et sont ordinairement à pible, c’est-à-dire d’une seule venue, de l’emplanture et à pomme. Ils sont creux, et constituent une sorte de tube conique en métal. Les vergues sont également métalliques, et d’une construction analogue. Le gréement fixe, ou les dormants, tels que les haubans, galhaubans et étais, sont en fil d’acier.

Dans les grands steamers, presque toujours la manœuvre des voiles s’effectue du pont, et par l’intermédiaire des treuils à vapeur, qui deviennent indispensables, en raison du petit nombre d’hommes que comporte l’équipage.


Nous dirons un mot des ventilateurs, bien que l’usage de ces engins commence à tomber en discrédit.

Outre les manches à vent, ce moyen antique et irréprochable de renouveler l’air dans les cales et les entreponts, on fait usage quelquefois, sur les navires, de ventilateurs mus par la vapeur.

Fig. 160. — Ventilateur à la vapeur.

La figure ci-dessus représente un de ces appareils. A est la petite machine à vapeur qui reçoit un courant de vapeur spécial, de l’une des chaudières. C, est l’arbre que fait tourner cette machine, V, le volant, et B, le ventilateur, sorte de large roue, de dimensions considérables, qui pousse l’air dans le sens de son axe, et le dirige dans des conduits aboutissant aux locaux à ventiler.


Passons aux appareils de levage.

À bord des bâtiments de commerce de tout ordre, le chargement et le déchargement des marchandises se fait au moyen de treuils à vapeur, et de grues, dont nous allons dire quelques mots.

Les écoutilles sont disposées de telle sorte qu’elles se trouvent auprès d’un mât, dans l’axe du bâtiment. Pour embarquer ou débarquer le frêt, on articule au mât le plus proche, par une crapaudine fixée par un fort collier, une corne de charge, portant un pivot, qui peut osciller dans la crapaudine. Cette corne est constituée par une pièce de bois, ou volée, inclinée et maintenue à son extrémité par une chaîne, solidaire du mât. La longueur de la corne est calculée pour que son extrémité tombe au milieu de l’écoutille, et sorte de quelques mètres hors du bâtiment, lorsqu’elle est tournée de côté. À cette extrémité est fixée une poulie, dans laquelle passe la chaîne, portant le croc de déchargement. Cette chaîne passe dans une seconde poulie fixée près du pivot et vient s’enrouler sur le tambour d’un treuil à vapeur fixé à proximité.

La figure 161 représente un treuil ordinaire à vapeur, pouvant être employé dans ce cas particulier.

Deux cylindres inclinés, C, C, actionnent l’arbre du tambour, T, du treuil, au moyen d’un arbre intermédiaire, A, et d’une paire d’engrenages.

La figure 162 représente un treuil à vapeur spécialement construit pour cet usage particulier.

Les deux cylindres C sont horizontaux. L’entraînement se fait de l’arbre A à l’arbre B, par frictions cannelées.

La manœuvre s’opère au moyen d’un seul