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magasins de vivres, les cuisines, etc. Au-dessus du pont, à la hauteur de la toiture du roof, règne un pont léger, servant de promenade aux passagers, et dominé par la passerelle de commandement. Les ordres se donnent par tube acoustique, et par un appareil télégraphique. Au besoin, le commandant gouverne lui-même, au moyen d’une simple pression du doigt sur les organes du servo-moteur, appareil à vapeur d’une docilité extrême qui agit sur le gouvernail, ainsi qu’il a été dit dans la description de cet appareil.

Les locaux destinés aux voyageurs sont aménagés dans les entre-ponts. Les passagers de première classe, contrairement à l’ancienne disposition, qui leur réservait l’arrière du navire, sont installés au centre, vers l’avant du premier entre-pont. Là sont moins sensibles les oscillations de bout en bout, ou de tangage, et les trépidations de l’hélice. Le grand salon salle à manger (fig. 174 et 175) s’étend de bord à bord, dans le sens de la largeur du navire. Il mesure 15 mètres de largeur, 11 de longueur, 2m,60 de hauteur, et est éclairé par des hublots percés dans des encadrements d’onyx.

Autour du salon se distribuent, pour 157 voyageurs, les cabines à deux couchettes, quelques-unes à une seule, ou pouvant se réunir à d’autres, pour former logement de famille. Un petit salon pour les dames, une salle de bains, les chambres des gens de service, se groupent à portée de cet ensemble.

Les dispositions sont identiques, sauf le luxe de décoration et d’ameublement, pour les salons, fumoirs et cabines de secondes classes aménagées à l’arrière, et qui peuvent recevoir 68 passagers.

Les émigrants, ou passagers de troisième classe, sont réunis dans le second entrepont, où peuvent s’installer 866 couchettes superposées.

La partie hôtel du navire est chauffée, l’hiver, par des appareils à circulation de vapeur. La nuit, le bâtiment est éclairé par la lumière électrique, celle-ci émanant de deux machines, de 40 chevaux-vapeur chacune. Treize grandes lampes électriques à arc lumineux facilitent le service général. Les feux réglementaires sont fournis par des lampes électriques de première puissance.

À l’intérieur, salons et cabines sont éclairés par 400 lampes électriques de Swan, à incandescence. On sait qu’à bord des paquebots on ne peut, après le couvre-feu, conserver de la lumière dans les chambres. Comme les lampes électriques ne présentent aucun danger d’incendie, les voyageurs n’ont qu’à toucher un bouton, pour rallumer leur lampe, et jouir de la lumière toute la nuit, s’ils le veulent.


La Normandie était à peine terminée que la Compagnie transatlantique, décidée à ne pas se laisser distancer par les Compagnies anglaises, mettait en chantier quatre nouveaux bâtiments, qui sont les plus rapides que possède aujourd’hui la marine commerciale française. Nous voulons parler de la Champagne, de la Bretagne, de la Bourgogne et de la Gascogne, quatre noms divers, qui s’appliquent au même type de construction.

Les deux premiers de ces superbes navires ont été construits pour la Compagnie transatlantique, dans les chantiers de Penhoët, près Saint-Nazaire ; les deux autres ont été confiés à la Société des forges et chantiers de la Méditerranée, qui les a exécutés dans ses chantiers de la Seyne, près Toulon.

Nous allons décrire en détail un de ces bâtiments, et comme ils sont, nous le répétons, tous pareils, cela nous évitera des redites.

La figure 176 représente, d’après une photographie, la Champagne vue à la mer.