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bre des chaudières, montre l’installation des chaudières que nous venons de décrire.

Sur les quatre navires, on a réuni les appareils les plus perfectionnés pour l’exécution des manœuvres si multiples qu’on doit exécuter à bord des grands paquebots.

Pendant les essais qui furent exécutés devant une commission de l’État, la puissance des machines a varié, suivant les paquebots, entre 9 400 et 9 900 chevaux, et la vitesse réalisée de 18nds,65 à 18nds,95, c’est-à-dire supérieure de près de 1nd,5 à celle exigée par le cahier des charges.

Les vitesses réalisées en service courant ont varié de 16nds,25 à 17nds,50. Plusieurs voyages du Havre à New-York ont été effectués en 7 jours et demi et ce court intervalle suffit aujourd’hui pour la traversée de l’Atlantique, ce qui donne une idée suffisante de la puissance de notre marine commerciale actuelle.


En résumé les quatre paquebots que nous venons de décrire font le plus grand honneur aux ingénieurs de la Compagnie transatlantique et de la Société des forges et chantiers de la Méditerranée. Ils sont dignes de porter le pavillon français sur la ligne de New-York, si fréquentée, et où les Compagnies étrangères rivales ont de si remarquables navires.


La Compagnie transatlantique ne dessert pas uniquement la route maritime du Havre à New-York. Elle a tout une flotte pour le service des voyageurs et marchandises de France en Algérie.

Cette flotte se compose des paquebots suivants :

Moïse, Saint-Augustin, Isaac-Pereire, Abd-el-Kader, Charles-Quint, Ville-de-Madrid, Ville-de-Barcelone, Kléber, Ville-d’Oran, Ville-de-Bône, Manouba, Ville-de-Tanger, Dragut, La-Valette, Mustapha-ben-Ismaïl, Fournel, Flachat, Bixio, Le-Chatelier, Provincia, Clapeyron.

Ces bâtiments représentent un tonnage de 34 719 tonnes. Le total de la puissance des machines donne 27 500 chevaux-vapeur.

Tous les ports de l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc sont régulièrement visités par des paquebots de grandes dimensions, animés d’une vitesse de 15 nœuds, appartenant à cette Compagnie.

Dix de ces steamers, destinés au service rapide, sont absolument semblables ; en décrire un, c’est donc les décrire tous.

Nous représentons dans la figure 182 le Moïse.

Le Moïse est un steamer de 100 mètres de long, sur 10m,20 de large et 7m,70 de creux sur quille. Le tirant d’eau est de 5m,10 ; son tonnage est de 1 850 tonnes. La machine, de 2 100 chevaux, est du système compound à pilon et condenseur à surface ; les soutes à charbon peuvent renfermer 250 tonnes. Les chaudières sont chauffées aux deux extrémités avec 12 foyers : la surface de grille est de 20m,22 et la surface de chauffe de 600 mètres carrés, elles sont construites pour travailler à pression de 7 kilogrammes 55 par centimètre carré.

Les formes du Moïse sont des plus gracieuses ; l’étrave est presque droite, l’arrière s’harmonise parfaitement avec les grandes lignes du bâtiment, dont l’intérieur est divisé en deux parties à peu près égales, par l’emplacement des machines. Sur l’avant de la machine, trois ponts divisent la coque du bâtiment. Au-dessus du premier pont, est un spardeck, où l’on trouve la chambre de veille, le gouvernail à vapeur, la chambre du capitaine, des treuils à vapeur, et sous le gaillard d’avant se trouve le guindeau à vapeur pour la manœuvre des ancres. Au-dessous du premier pont sont les salons et couchettes