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dans les anciennes machines, déterminait alternativement une perte de chaleur et un surcroît de contre-pression, et cela d’une façon d’autant plus marquée que la condensation était mieux opérée.

Les robinets distributeurs d’admission de vapeur, VV′ (fig. 26), sont manœuvrés par déclic. Chacun, au lieu de recevoir, comme les distributeurs d’échappement, QQ′, un mouvement continu, de la part de l’arbre du volant, P (fig. 25), est constamment soumis à l’action d’une force extérieure, qui est ici un ressort en acier, H (fig. 25 et 26). Ce ressort tend à pousser le robinet vers sa position de fermeture complète. Il n’est écarté de cette position, pour ainsi dire normale, que lorsque certaines pièces, commandées par l’arbre du volant, rencontrent, dans leur parcours, d’autres pièces reliées au distributeur, et les entraînent avec elles. La rencontre a lieu au commencement de chaque période d’admission.

La transmission du mouvement du piston à l’arbre moteur se fait comme dans les anciennes machines horizontales. Le piston porte une tige qu’actionne une bielle, b (fig. 25), et cette bielle fait tourner une manivelle fixée à l’arbre, P. Cet arbre, P, porte un excentrique e, qui imprime un mouvement d’oscillation à un plateau, A.

C’est ce plateau qui commande la distribution de la vapeur. Il est relié directement par des bielles, aux robinets d’échappement, QQ′ (fig. 26), et par l’intermédiaire de ressorts H, H′, et du sabre E, aux robinets d’admission VV′.


Nous allons maintenant montrer en détail comment s’opère la détente de la machine Corliss, c’est-à-dire décrire la distribution de la vapeur.

La distribution comporte quatre tiroirs, deux d’admission, VV′, et deux d’échappement, QQ′, placés contre les cylindres, de manière à réduire le plus possible ce que l’on nomme l’espace mort, La valeur de l’espace mort n’atteint ordinairement pas 2 p. 100 du volume du cylindre.

Au lieu d’avoir une surface plane de contact, les tiroirs étant animés d’un mouvement circulaire alternatif glissent sur une surface cylindrique. C’est ce qui leur donne l’apparence de robinets. Toutefois, dans les robinets, le contact est conique et maintenu par des écrous et des vis de rappel, tandis qu’ici c’est la pression de la vapeur qui applique le tiroir contre la surface métallique. De petits ressorts placés entre le fond et l’axe assurent le contact initial.

Voici comment fonctionnent ces tiroirs.

La tige l de l’excentrique est attelée au point A du plateau oscillant autour du point central, O. L’amplitude de l’oscillation de ce plateau est égale à la course de l’excentrique. Tous les points du plateau auront, d’après un théorème de géométrie, la même oscillation angulaire.

Aux points B, C, B′, C′ correspondent les distributeurs. La transmission au tiroir d’échappement est fort simple. Deux bielles CN, C′N actionnent directement les manivelles QN, Q′N′, qui font osciller les tiroirs.

Quant à la transmission au tiroir d’admission, elle est plus compliquée.

Étudions d’abord la transmission ABK. Elle se compose d’un balancier, DF, qui oscille autour du point D (cette pièce, à cause de sa forme, est appelée sabre). Le balancier actionne, par un butoir articulé, une tige IH, laquelle est reliée, par la bielle IK, avec la manivelle du tiroir. La bielle et la tige sont reliées à un ressort appliqué derrière une nervure.

Sur la tige IH est fixé un piston qui se meut dans un petit cylindre. Ce cylindre est percé d’un petit trou qu’on peut fermer par un régulateur à vis. Quand le tiroir fonctionne pour ouvrir, le piston s’écarte du fond du cylindre, et l’air pénètre au-dessous.