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concernent ces appareils : il faut définir avant de décrire.

Les piles électriques sont des appareils qui transforment l’action chimique en électricité. On peut les considérer comme des sortes de foyers chimiques, dont le combustible serait un métal quelconque, le zinc par exemple, et le comburant un acide étendu d’eau, ou un sel métallique. Le résultat de cette combustion chimique est un courant d’électricité, doué d’une force motrice, ou tension, plus ou moins considérable, et d’une intensité qui dépend de la puissance du générateur du courant.

Dans toute pile électrique, le corps attaqué (zinc) prend le nom de pôle négatif, et le corps inattaquable, qui recueille l’électricité (cuivre, charbon, platine), s’appelle pôle positif.

On nomme conducteurs les fils, câbles, tiges ou lames métalliques, qui, partant de chacun des pôles de la pile, conduisent l’électricité au dehors, et forment le circuit extérieur.

La résistance du circuit est l’obstacle que le conducteur, par son volume et sa nature, offre à l’écoulement de l’électricité.

Le circuit intérieur est la circulation de l’électricité au sein même de la pile. C’est un deuxième circuit qui s’établit dans le générateur, en sens contraire du courant principal, et qui, partant du pôle négatif, traverse la masse du liquide, et se rend au pôle positif.

On dit que le circuit est ouvert, toutes les fois que les conducteurs n’étant pas reliés ensemble, le courant ne peut s’établir. Au contraire, on dit qu’il est fermé, lorsque les conducteurs étant en contact, le courant circule librement du pôle positif au pôle négatif.

Enfin, on nomme polarisation une réaction particulière qui s’effectue dans le circuit d’une pile, en sens contraire de l’action électrique déterminée. Cette réaction, que l’on a souvent beaucoup de peine à éviter ou à combattre, cause de véritables désordres dans les courants, et crée de grandes difficultés aux physiciens qui veulent tirer un parti utile du courant principal.

L’intensité du courant électrique engendré par une pile dépend : 1o de la force électromotrice, qui est en rapport avec l’affinité chimique des substances en présence et dont la réaction mutuelle produit le courant ; 2o de la facilité avec laquelle l’électricité circule à travers les conducteurs, de leur nature, de leur section, de leur température et surtout de leur étendue. L’intensité du courant, d’après les lois établies par le célèbre physicien Ohm, est proportionnelle à la force électro-motrice, et en raison inverse de la résistance totale du circuit.

Lorsque, dans une pile, tous les pôles de nom semblable sont réunis, on dit qu’elle est montée en surface, ou en quantité, parce que ses différents couples, ou éléments, se comportent comme un seul dans lequel les lames métalliques auraient une surface proportionnelle au nombre des éléments employés, ou dont la résistance intérieure serait inversement proportionnelle à ce même nombre. Si, au contraire, on met en communication le pôle positif d’un couple avec le pôle négatif de l’autre, la pile est dite montée en tension ou en série, parce que les forces électro-motrices s’ajoutent les unes aux autres. Toutefois, il convient de remarquer que chaque couple offrant une résistance qui lui est propre, l’intensité du courant fourni par la pile ne croît pas en proportion du nombre de couples intercalés dans le circuit.

On connaît aujourd’hui deux sortes de piles : les piles simples, à un seul liquide, et les piles composées, qui sont à deux liquides, ou formées d’un liquide et d’une substance solide dépolarisante. Telles sont les piles à acides, les piles à oxydes, les piles à sulfates, les piles à chlorures, les piles au bichromate de potasse, etc., etc.

La première pile simple fut, comme nous l’avons dit, créée par Volta, en 1800.