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plomb, et fait partie de l’un des pôles de la pile.

Pour former et charger un couple, on le fait traverser par un courant électrique, qui fait passer l’une des couches de minium à l’état de peroxyde et transforme l’autre en plomb réduit. Au moment où le plomb réduit s’oxyde, le plomb oxydé se réduit, et le couple redevenu inerte est prêt à être rechargé de nouveau. Sa formation n’exige qu’une centaine d’heures.

La pile de M. Faure a fait un moment beaucoup de bruit. Sans doute, elle est plus puissante que celle de M. G. Planté, mais cette puissance a ses limites. C’est du moins ce qu’ont démontré les expériences publiques faites à la Société d’encouragement.

L’accumulateur de MM. Sellon et Volekmar est formé de plaques de plomb ondulées et perforées d’ouvertures remplies d’éponge de plomb poreux. Chaque élément pèse environ 180 kilos, et donne une force de 3 chevaux-vapeur. Une batterie de trente éléments peut alimenter pendant 7 heures 180 lampes à incandescence de 20 bougies.

MM. Houston et Thomson ont inventé un accumulateur, qui permet, comme ceux de MM. Planté et Faure, d’emmagasiner le courant produit par une machine dynamo-électrique, et de l’utiliser ultérieurement. Leur pile est formée d’une lame de cuivre et d’une plaque de charbon, qui plonge dans une solution de sulfate de zinc. Lorsqu’on fait passer à travers cet accumulateur le courant d’une machine dynamo-électrique, le sulfate de zinc se décompose et du zinc métallique se porte sur la lame de charbon, en même temps qu’il se forme, à la partie supérieure de la pile, une solution concentrée de sulfate de cuivre.

Ainsi chargée, cette pile peut fournir un courant, dont la durée est proportionnelle au temps que le zinc métallique, déposé sur le charbon, met à se transformer en sulfate de zinc, tandis que le cuivre est régénéré.

M. Schulze a imaginé un accumulateur, formé de plaques de plomb préalablement saupoudrées de soufre et chauffées. Ces plaques sont plongées, les unes à côté des autres, dans de l’acide sulfurique dilué. Dès l’introduction du courant, il se porte, du côté où l’hydrogène se dégage, de l’hydrogène sulfuré, tandis qu’il se forme, de l’autre côté, du sulfate de plomb, qui se transforme ensuite en peroxyde.

Cet accumulateur a l’inconvénient de perdre rapidement sa charge.

Le docteur d’Arsonval a présenté à l’Académie des sciences une pile secondaire, qui se compose d’un vase rempli d’une solution concentrée de sulfate de zinc dans laquelle plonge une lame de zinc, ainsi qu’un vase poreux rempli de grenaille de plomb et contenant une plaque de charbon. Lorsqu’on charge ce couple par un courant se dirigeant du charbon au zinc, le zinc du sulfate se porte sur la lame de zinc, l’oxygène formé peroxyde la grenaille de plomb, et l’acide sulfurique du sulfate reste à l’état libre.

Pour donner à la pile de M. G. Planté une plus grande surface d’oxydation, MM. de Méritens, Kabath et Pezzer ont imaginé de plisser les feuilles de plomb de cette pile, et ils ont pu ainsi accroître la puissance accumulatrice de chaque élément.

L’accumulateur de M. Kabath (fig. 356) a été employé avec succès pour l’éclairage des magasins et des théâtres, pour les expériences photographiques, la manœuvre des freins de chemins de fer et l’éclairage des wagons. C’est, grâce à sa légèreté, l’auxiliaire indispensable de la distribution de l’électricité à domicile.