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succinctement le système actuel de mesure des quantités électriques.

Sans décrire, ce qui nous entraînerait trop loin, la manière dont on est arrivé à créer le système de mesure employé journellement, il nous suffira d’expliquer la nature des unités qui le composent.

Tout courant électrique, disent les électriciens modernes, est produit, comme tout courant d’eau ou de fluide quelconque, par une dénivellation ou une pression. Cette pression, lorsqu’il s’agit d’électricité, s’appelle la tension, et elle est représentée par une différence de potentiel ou différence de niveau électrique. La tension se compte en volts.

Qu’est-ce que l’unité appelée volt, du nom du fondateur de la science de l’électricité en mouvement ?

Le volt est légèrement inférieur (6 pour 100 environ) à la tension fournie par un élément de pile de Daniell.

Il est bon de faire remarquer, à ce sujet, que la tension est indépendante de la forme et de la grandeur de l’élément de pile, et qu’elle n’est déterminée que par l’énergie de l’action chimique due aux réactifs employés. Lorsqu’il s’agit d’une machine dynamo-électrique, la tension croît avec la vitesse de la machine, et aussi avec le degré d’aimantation des inducteurs aux pôles desquels tourne l’armature.

Ceci étant posé, nous connaissons assez bien l’unité électrique pour étudier ses relations avec celles qui font partie du même système : nous voulons parler de l’unité de résistance, ou ohm, et de l’unité d’intensité, ou ampère.

Lorsqu’un courant parcourt un conducteur métallique, de même que lorsqu’un courant d’eau circule dans une conduite, il éprouve toujours une certaine difficulté à parcourir ce conducteur. C’est ce qui constitue, pour les liquides, la résistance, ou le frottement, pour employer un mot plus caractéristique. La résistance au passage de l’électricité, de même qu’au passage de l’eau, est d’autant plus grande que le conducteur est plus long et plus fin.

L’unité employée pour la mesure des forces électriques, s’appelle le ohm. C’est la résistance d’une colonne de mercure de 1 millimètre carré de section (1mm,14 de diamètre, si elle a la forme circulaire), et 1m,06 de longueur.

Lorsqu’entre les deux extrémités de cette colonne, on produit une différence de potentiel égale à un volt, il en résulte, dans le conducteur, un courant électrique, dont l’intensité est prise pour unité de débit : c’est ce que l’on nomme l’ampère.

L’intensité exprimée en ampères représente donc la vitesse d’écoulement de l’électricité, ou encore le volume débité par seconde.

Or, en galvanoplastie, la quantité de métal déposée dans l’unité de temps, est exactement proportionnelle à l’intensité du courant chargé de produire la décomposition.

La production de ce courant représente un certain travail, par conséquent une dépense, et l’on peut, en tenant compte de ce que nous venons de dire, évaluer avec une grande exactitude la dépense que représente le dépôt d’un certain poids de métal.

L’électro-chimie a pris, depuis quelques années, un tel développement industriel, qu’il a fallu établir dans cette science, des spécialités. On distingue aujourd’hui l’électrolyse, la galvanoplastie proprement dite, et l’électro-métallurgie.

L’électrolyse est la science qui utilise la décomposition des sels métalliques, en vue d’applications industrielles. Elle fournit, en même temps, aux chimistes, l’un des moyens de dosage les plus commodes.

La galvanoplastie a été déjà suffisamment décrite dans notre Notice des Merveilles de