Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/491

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plomb, et d’hydrogène à la surface du mercure. Y a-t-il, comme le prétend l’auteur, formation d’un amalgame d’hydrogène ? C’est ce qui reste à démontrer, mais ce qui est plus intéressant, c’est que le mercure ne s’oxyde plus, et qu’il conserve, en présence du minerai d’or, son éclat et sa fluidité. L’attaque de l’or se poursuit donc sans déperdition due aux impuretés inévitables de la matière première.

Pour assurer un contact parfait entre le minerai et le mercure, la cuvette est recouverte d’un disque, de diamètre un peu plus petit, qui présente en son milieu une ouverture plus que suffisante pour le logement du vase poreux et l’introduction de la matière. Ce disque flotte sur le bain ; on lui imprime un mouvement de rotation, et l’on amène par le centre le minerai pulvérisé.

Celui-ci est entraîné par l’action centrifuge sous le disque, et vient ressortir à la circonférence, après avoir forcément rencontré le mercure, qui se combine avec l’or au passage.


Pour les autres minerais, cuivre, plomb, zinc, le prix élevé du traitement électrochimique paraît devoir être un obstacle insurmontable ; aussi nous bornerons-nous à signaler les procédés qui paraissent jusqu’à présent les plus faciles à réaliser.

M. Létrange a eu l’idée d’essayer par l’électricité l’extraction du zinc de ses minerais, la calamine et la blende. Son procédé permet d’utiliser les minerais que l’on délaisse, à cause des difficultés de leur traitement. Il consiste à transformer en sulfate soluble tout le zinc contenu dans le minerai, puis à électrolyser cette solution, de façon à en précipiter tout le métal.

L’acide sulfurique est fourni par le soufre même de la blende. La dissolution de sulfate abandonne son zinc dans les bains galvaniques, où elle se charge d’acide ; puis elle traverse les cuves de dissolution, où elle dissout une nouvelle quantité de zinc, et revient dans les bains, recommencer la même série d’opérations.


M. Billaudot a appliqué l’électricité à l’extraction du sélénium, qui coûtait, il y a quelques années, 1 000 francs le kilogramme, et qui revient aujourd’hui à 40 francs. Le sélénium est directement extrait de la zorgite, seléniure de cuivre et de plomb, minerai que l’on trouve sur le territoire de la République Argentine.


M. Blas, professeur à l’Université de Louvain et M. Miest, ingénieur, ont fait connaître un procédé général pour l’extraction des métaux de minerais qui les contiennent. Ce procédé est basé sur les faits suivants.

1o Les sulfures métalliques naturels conduisent, à des degrés divers, le courant galvanique.

2o Les minerais sulfurés, convenablement agglomérés conduisent le courant, même quand la proportion de gangues est très forte.

3o Si on électrolyse une solution d’un sel dont l’acide attaque les sulfures naturels, en employant ceux-ci comme anodes, le métal du sulfure se dissout, tandis que le soufre reste déposé sur l’anode. C’est avec les nitrates que l’opération a lieu le plus facilement, et dans ce cas, sans formation de sulfate.




CHAPITRE VII

autres applications de l’électrolyse. — fabrication des matières colorantes. — les couleurs d’aniline. — rectification des alcools mauvais goût par le procédé naudin. — emploi de l’ozone.

L’emploi du courant électrique pour l’extraction de corps que les méthodes usitées en chimie ne permettraient pas d’obtenir à bas prix, a marqué un progrès important dans l’histoire de la science et de l’industrie.