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normale ramènent le ballon en huit minutes. Un frein à encliquetage sert à modérer, à volonté, la vitesse d’ascension. À l’arrière du chariot, se trouve la bobine d’enroulement B, ou le câble s’emmagasine de lui-même par spires régulières pendant la descente ; cette bobine est également pourvue d’un frein de sûreté.

Le bâtis du chariot est en fer laminé, et toutes les pièces ayant un effort à subir, soit en traction, soit en torsion, sont en fer forgé.

Le ballon de M. Lachambre n’emportant qu’un seul observateur, son volume est très réduit ; de sorte que la voiture-treuil est toujours prête à fonctionner, même tout attelée, et peut transporter rapidement l’aérostat tout gonflé, d’un lieu d’observation à un autre.

Le câble qui retient le ballon mérite une mention particulière.

Il ne ressemble que de loin à celui employé par les anciens aérostiers de la République, qui était tenu par quarante soldats, pourvus de tirolles ou ramifications du câble principal.

C’est à Giffard qu’on doit l’idée du câble cylindro-conique, qui compense en partie la diminution de force ascensionnelle de l’aérostat, par la légèreté progressive de la corde. Le câble de retenue est tressé de manière à ce qu’il perde de son diamètre à mesure que l’aérostat perd de sa force ascensionnelle.

Il porte, à l’intérieur, un fil de cuivre, qui sert de conducteur à un téléphone allant de la nacelle à la terre.

Les fils conducteurs sont placés dans le toron même de la corde. Ils sont ainsi à l’abri, et suivent sans effort toutes les variations de longueur du câble.

Le câble étant à trois torons, M. Lachambre y place un troisième fil de réserve, pour le cas, improbable, où l’un des deux premiers viendrait à subir une interruption. Ce dernier fil peut, en outre, être utilisé pour mettre un troisième poste, à distance, en relation avec le ballon.

Il reste à établir la communication entre l’extrémité du câble « côté terre » et le poste militaire correspondant.

Le contact par les tourillons du treuil est le moyen de communication le plus fréquemment employé. M. Lachambre a préféré relier l’extrémité des fils avec deux bagues isolées, en cuivre, qui sont placées sur le tambour d’enroulement, et dont le rebord extérieur plonge dans une petite auge à mercure. Cette disposition a l’avantage de donner un contact permanent, inoxydable et parfait. Les électriciens savent que le mercure est le meilleur agent de contact.

Le téléphone adopté par M. Lachambre est du système Okorowitch, qui sert à la fois de transmetteur et de récepteur. Ce téléphone, qui est purement magnétique, dispense d’emporter une pile électrique dans la nacelle, avantage important, car, outre la place occupée, il n’est, en matière d’aérostation, aucun poids, si faible qu’il soit, qui puisse être traité de quantité négligeable.

Dans la plupart des armées les ballons captifs sont de forme sphérique. Ils ont 10 mètres de diamètre, et un volume de 540 mètres cubes.

Ils enlèvent deux aéronautes dans la nacelle. Celle-ci est un panier d’osier, de forme rectangulaire, doublé d’étoffe. Il y a dans la nacelle deux petits sièges, se faisant face l’un à l’autre, et dans les angles sont quatre boîtes, ou casiers, où l’on place les engins nécessaires à l’ascension, lest, pavillon de signaux, provisions. Sur les côtés est accroché le téléphone, dont le fil est enroulé, comme nous l’avons dit, autour du câble de retenue.

Comme il faut prévoir le cas d’une rupture du câble, qui transformerait l’ascen-