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toutes les petites taches ou irrégularités, qui se traduiraient par autant de points, plus ou moins clairs, sur le portrait. Si une ombre est trop dure, on peut, avec le crayon, ménager une demi-teinte, qui l’adoucisse. On marque bien le point visuel du portrait, et on atténue les rides du visage, en passant à plusieurs reprises le crayon coloré sur la ligne claire qui représente ces rides.

Fig. 44. — Crayons à retouches.

Il n’est pas toujours nécessaire de procéder avec autant de soin. Dans la plupart des cas, quelques parties du cliché ont seules besoin de recevoir une teinte générale, qui leur donne un peu plus d’intensité, soit pour rendre ces parties plus légères comme demi-teintes, si l’épreuve est trop uniforme, soit pour permettre à d’autres parties trop dures d’arriver au point voulu, si le cliché est heurté. On peut accentuer, par le même moyen, la séparation des plans, adoucir des masses de verdure trop foncées, etc. On applique, pour cela, au dos de l’épreuve des couches de collodion ou de vernis teinté.

Nous terminerons ce chapitre par quelques mots sur la conservation des clichés négatifs.

Les clichés négatifs sur verre s’enferment généralement dans une boîte à rainures, dite boîte à glaces, que nous avons représentée dans les premières pages de cette Notice (fig. 1).

Au lieu d’employer les boîtes à rainures, on peut empiler les glaces les unes sur les autres, en les mettant à nu dos à dos, et en séparant les faces par trois ou quatre doubles de papier-joseph. On fait un paquet par douzaine de clichés, et on enveloppe ce paquet avec un fort papier, dont on colle les parties rabattues, pour éviter des épaisseurs de cire ou de ficelle qui, interposées entre les paquets, pourraient occasionner des ruptures. Ces paquets mis dans des caisses, avec du foin ou des rognures de papier, peuvent voyager sans danger.

Si les négatifs sont des pellicules de gélatine, on les conserve entre des buvards bien secs. Pour assurer leur planité, il est préférable de ne pas les mettre dans des cahiers reliés, la reliure faisant presque toujours goder le papier. On prépare des feuilles de papier buvard coupées un peu plus grandes que les épreuves ; on interpose un cliché entre chaque feuille, et on serre le tout entre deux planches, avec des sangles à boucles. Des boîtes avec planchettes à ressort semblables aux châssis positifs seraient parfaites pour conserver les clichés pelliculaires.


CHAPITRE VI

le tirage des épreuves positives. — l’ancien procédé de tirage des positifs sur le papier au chlorure d’argent. — les nouveaux procédés de tirage des positifs. — le tirage au platine, au charbon, au fer, au gélatino-bromure d’argent.

Le procédé de tirage des positifs encore le plus répandu est celui au chlorure d’argent, c’est-à-dire le tirage sur le papier imprégné d’une certaine quantité de chlorure d’argent, qui noircit dans les parties qui reçoivent la lumière par les clairs du négatif, et qui reproduit ainsi une image directe, ou positive, du modèle.

Dans les Merveilles de la science, nous avons longuement traité du tirage des épreuves positives sur le papier imprégné de chlorure d’argent, et représenté le châssis à pression dans lequel on place l’épreuve