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de gaz, mélangé préalablement d’air, est aussi employé, dans diverses maisons de confections, pour rabattre les coutures des paletots, pantalons, vestons et autres vêtements.

La soudure des métaux s’effectue, dans une foule d’industries, par différents chalumeaux à gaz, appropriés à chaque opération, et dans le détail desquels nous ne saurions entrer ici. Bornons-nous à dire que depuis la soudure des grandes pièces, dans l’industrie des bronzes d’art, jusqu’aux petites soudures que font les bijoutiers, pour les articles de parure et les chaînes, on opère avec un chalumeau à gaz, dont la forme est calculée sur le travail à exécuter.

Les fabricants de boîtes en fer-blanc se servent uniquement, aujourd’hui, pour leurs soudures, du gaz, qui leur procure une économie notable, puisqu’un ouvrier qui soudait, autrefois, avec le charbon de bois, 700 boîtes cylindriques de 1/2 litre, en produit, avec le gaz, 1 200. La dépense en charbon, qui était autrefois de 10 centimes par heure (ou 2k,500 à 8 francs les 100 kilos, prix de gros) est, avec le gaz, pour le même temps, de 135 litres à 30 centimes le 1 000, soit de 4 centimes par heure.

Ces chiffres parlent suffisamment en faveur du gaz, et indiquent l’économie que ce mode de chauffage présente dans cette fabrication, toujours annexée à la préparation des conserves alimentaires.

Les ferblantiers qui fabriquent et ferment les boîtes de conserves alimentaires et celles à sardines, et ceux qui fabriquent les objets dits articles de Paris, ainsi que d’autres professions dans lesquelles on fait des soudures fines, linéaires, ou des simples points de soudure, se servent d’un fer chauffé par le gaz. Par une combinaison ingénieuse, on fait arriver le gaz et l’air, comme dans la chandelle à gaz dont nous avons parlé plus plus haut ; seulement au lieu que le dard du chalumeau soit à air libre, il vient ici lécher le talon du fer à souder, et lui communiquer une chaleur régulière et constante.

Si l’on se sert d’un seul fer, on se contente d’un ventilateur, mû par le pied de l’ouvrier : mais dans les grands ateliers on se sert d’un gazomètre à air, qui fonctionne à l’aide de contrepoids, et quelquefois d’un ventilateur hydraulique.

Les fabricants de jouets d’enfants, d’encriers, d’articles pour fumeurs, etc., font usage du gaz pour leurs soudures.

Les pièces vernies, teintées ou colorées, sont séchées également dans un four chauffé par le gaz, où l’on n’a pas à craindre les poussières qui se déposent sur les parties vernissées, comme dans les étuves ordinaires.

Les lampistes, qui soudent le fer-blanc ou le zinc, font également du gaz un usage, qui leur permet de fabriquer rapidement et à bon marché.

Pour la mise en plomb des vitraux d’église, on se sert également d’un fer chauffé par le gaz.

Les articles de ménage tels que seaux, bains de pied, bidons et tous les ustensiles en zinc ou en fer-blanc, sont soudés avec le gaz.

Disons, en résumé, que la plupart des petites industries emploient aujourd’hui le gaz de l’éclairage, comme agent producteur de calorique. Le plus grand nombre des appareils de chauffage à gaz qui existent dans les ateliers, sont dus à l’initiative des industriels, qui les ont adaptés, avec beaucoup d’intelligence, aux besoins de leur fabrication.

Dans la grande industrie métallurgique, le gaz est souvent le seul combustible employé pour la fusion des métaux ou des matières devant faciliter cette fusion. Seulement, comme il serait impossible de faire usage du gaz de l’éclairage, en raison de