Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/580

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le moteur à gaz peut être établi dans le plus luxueux magasin, comme dans un atelier.

Nous avons dit, dans les Merveilles de la science[1] que l’invention du moteur à gaz est due à un mécanicien français, d’un grand mérite, M. Lenoir, et décrit l’appareil que l’on doit à cet ingénieur. Le moteur Lenoir a suffi pendant vingt ans aux besoins de l’industrie, mais des perfectionnements considérables ont été apportés, de nos jours, à cet appareil. Le perfectionnement fondamental qu’il a reçu est du à un constructeur de Cologne, M. Otto, qui le fit connaître en 1878. Après le succès universel du moteur Otto, un grand nombre d’ingénieurs, français et étrangers, ont créé d’autres types, qui en diffèrent plus ou moins, et qui ont chacun leurs avantages particuliers. Ce Supplément sera donc consacré :

1° Au moteur à gaz Otto, de beaucoup le plus répandu ;

2° Aux machines à gaz différant du moteur Otto.

Fig. 430. — M. Otto.

CHAPITRE PREMIER

le moteur à gaz otto horizontal et vertical.

On a vu, dans notre Notice sur le moteur à gaz, des Merveilles de la science, que la machine à gaz de M. Lenoir, inventée en 1867, ressemblait complètement à une machine à vapeur horizontale et n’était, en réalité qu’un cylindre de machine à vapeur horizontale, dans lequel la vapeur était remplacée par un mélange de gaz d’éclairage et d’air, lequel étant enflammé, poussait le piston et produisait ainsi l’effet d’impulsion mécanique de la vapeur. La machine Lenoir se composait, en effet, d’un cylindre à l’intérieur duquel on enflammait le gaz par une étincelle électrique, empruntée à une machine à induction de Ruhmkorff. Dans cet appareil, on utilisait sur les deux faces du piston la puissance explosive du mélange détonant de gaz et d’air.

Ce moteur consommait 3 mètres cubes de gaz, par heure et par force de cheval produite.

La modification radicale qui fut apportée au moteur Lenoir par M. Otto, est fondée sur le principe suivant :

Un piston se meut dans un cylindre, et aspire, pendant toute sa course, le mélange explosible de gaz et d’air. Puis, ce mélange est comprimé par le piston, pendant sa marche rétrograde, dans une chambre faisant suite au cylindre. Le mélangé comprimé est alors enflammé ; l’explosion, puis la détente des gaz ont lieu, et donnent au piston l’impulsion motrice. En revenant sur ses pas, le piston chasse à l’air libre

  1. Tome IV, pages 682-688.