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rôle dans le gillotage. C’est pour cela que Gillot a donné à l’installation de l’atelier photographique un soin tout particulier. Il a fait construire des modèles spéciaux de chambre obscure et d’appareils d’éclairage.

Un appareil pour ce genre de photographies renferme trois chambres obscures. La figure 70 représente un modèle de ces chambres. La partie A, qui correspond à la glace dépolie et qui reçoit la surface sensible, est fixe ; la partie B est mobile, c’est celle qui porte l’objectif. Elle est reliée par un écrou à une longue et forte vis qui est fixée sur le pied D, et qui la fait avancer et reculer sur les règles métalliques RR, qui empêchent toute déviation de parallélisme entre les deux parties A et B. L’une de ces règles est divisée en millimètres ; un vernier permet d’opérer le déplacement de l’objectif à un dixième de millimètre près. Les deux pièces A et B sont assemblées perpendiculairement sur le pied.

Chaque appareil complet repose sur quatre galets et se meut, en arrière et en avant, sur des rails fixes ; une division en centimètres avec vernier donne, à un millimètre près, la distance entre la surface sensible placée en A et le châssis C portant les sujets à reproduire.

D’autre part, les chevalets sont formés d’un pied en fonte et d’un châssis ; ils ne peuvent avoir aucun mouvement en avant ou en arrière, ils ont seulement un déplacement latéral sur deux petits rails perpendiculaires aux premiers ; le châssis en fer est fermé par une forte glace GG ; il est mobile autour de deux tourillons T, et il prend à volonté la position horizontale, pour y enfermer, rangées les unes près des autres, les diverses pièces à copier, et la position verticale parallèle à la chambre noire ; un engrenage et un contre-poids, P, rendent facile la manœuvre de ce châssis sur son pied, malgré son poids considérable.

Le déplacement en hauteur donné par l’engrenage et le déplacement latéral sur les rails permettent d’amener dans l’axe de l’objectif les divers sujets à copier, tout en laissant fixes la distance de l’objectif et le parallélisme des appareils.

« Avec cette disposition, dit M. Davanne, dans le rapport déjà cité, on n’a plus à rechercher la mise au point rigoureuse, qui est toujours si longue et si délicate à arrêter lorsqu’on la fait directement sur la glace dépolie ; des calculs exacts ont déterminé la longueur focale vraie de chaque objectif, on en a déduit pour les réductions (et les agrandissements, s’il y avait lieu) la distance qui doit séparer l’objectif et la surface sensible, puis la distance de celle-ci au modèle ; un tableau placé sur le mur en face de chaque appareil donne ces calculs tout faits. Sauf les cas forcés de copie au dehors, le modèle apporté est mis au châssis ; on règle le tirage de la chambre et son écart du modèle d’après les chiffres correspondants au tableau pour la proportion demandée, et on peut opérer avec une sécurité et une rapidité que ne donneraient pas les tâtonnements de la mise au point sur la glace dépolie. »

Tel est, dans son ensemble et dans les détails pratiques, le procédé Gillot, qui rend aujourd’hui de si grands services et qui trouve tant d’emplois aujourd’hui dans les publications illustrées et les ouvrages d’enseignement. Nous donnons, dans la figure 71, un spécimen de ce genre de gravure photographico-typographique.

photogravure directe.

Le gillotage, c’est-à-dire la transformation en un cliché de zinc en relief, du dessin fourni par un artiste, est déjà une industrie d’une grande importance ; mais la photogravure directe, qui donne une gravure en relief (en cuivre) au moyen d’une simple photographie, sans le concours d’aucun dessinateur, serait d’une importance industrielle plus grande encore, si elle était aussi sûre dans ses résultats. Dans le gillotage on supprime le travail du graveur sur bois, en opérant sur le dessin de l’artiste ; avec la photo-gravure directe, on supprime, tout à