Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/125

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149. « Puissent mes défauts demeurer cachés ! Puissent tous les honneurs être pour moi et aucun pour lui ! — Maintenant me voici en possession de mon gain. Je suis honoré, lui ne l’est plus.

150. « Réjouissons-nous de le voir, après si longtemps, maltraité et raillé par tous, vilipendé en tous lieux.

151. « Voyez ce misérable qui ose rivaliser avec moi ! Que peut-il m’opposer ? Science, sagesse, beauté, noblesse, richesse, tout lui manque. »

152. Entendant ainsi vanter partout les qualités du Moi, je frémirai de joie, je goûterai un plaisir délicieux.

153. Si l’Autre possède quelque bien, nous le lui prendrons par force, et nous lui laisserons tout juste de quoi vivre, pourvu qu’il fasse notre service.

154. Il faut le précipiter de son bonheur ; il faut lui endosser nos peines. Cent fois nous avons subi à cause de lui le supplice de la transmigration.

155. Tu as passé des siècles innombrables à la recherche de ton intérêt ; et pour prix de cet immense effort, tu n’as recueilli que la douleur.

156. Obéis sans hésiter à mon adjuration. Tu en verras plus tard les avantages : car la parole du Saint est infaillible.