Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/136

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chée qu’on aperçoit par l’application d’un onguent magique n’est pas cet onguent lui-même.

26. Nous ne contestons pas les données des sens, du témoignage, de l’intelligence ; mais qu’elles soient vraies d’une vérité absolue, c’est une thèse que nous repoussons comme étant la cause de la douleur.

27. Si on prétend que l’objet illusoire est autre chose que la pensée, c’est faux ; si on prétend qu’il n’est autre chose que la pensée, c’est également faux. S’il existe réellement, comment serait-il identique à la pensée ? S’il est identique à la pensée, comment est-il réel ?

28a-b. Inexistant, l’objet illusoire est visible ; inexistant, l’esprit le voit.

28c-d-30. Si vous dites que le Saṃsâra irréel a pour point d’appui une réalité : la pensée, il s’ensuit qu’il en est différent, donc irréel comme l’espace. De plus, comment une chose irréelle serait-elle douée d’activité parce qu’elle s’appuie sur un objet réel ? Non ! dans votre système, la pensée ne peut avoir qu’un compagnon : le néant. Et si la pensée est dépourvue d’objet, alors toutes les créatures sont des Buddhas. Quelle vertu peut-on désormais acquérir, si on n’admet que la pensée pure ?

31. — Mais si même on pénètre le caractère illusoire de la pensée, la passion en serait-elle pour