Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/149

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sa qualité de créateur l’est aussi : qu’en dire ?

122-123a. Qu’est-ce que Dieu a pu désirer créer ? L’Âtman ? Il est éternel. Les éléments ? Ils sont éternels de nature. Dieu lui-même ? Il l’est aussi. La connaissance ? Elle procède du connaissable. Le plaisir et la douleur ? Ils procèdent de l’acte. Qu’a-t-il donc pu créer ?

123b. Si la cause n’a pas de commencement, comment l’effet en aurait-il un ?

124. Pourquoi Dieu n’agit-il pas sans cesse ? Il n’a pas en effet à tenir compte d’un autre : puisqu’il n’existe aucun être qui n’ait été créé par lui, de qui serait-il obligé de tenir compte ?

125. Serait-ce de la combinaison des conditions ? Alors il n’est pas la cause. Il ne peut s’abstenir quand la combinaison est réalisée, ni agir quand elle fait défaut.

126. Si Dieu agit sans le désirer, il en résulte qu’il est dépendant. S’il le désire, il est dépendant de son désir, et alors que devient sa qualité de Seigneur ?

127a. Ceux qui affirment que les atomes sont éternels ont été réfutés plus haut58.

Contre le Sâṃkhya.127b-128. Les Sâṃkhyas postulent la matière primitive comme cause éternelle du monde. Elle est constituée par l’équilibre des trois Guṇas ; le monde résulte de la rupture de cet équilibre.

129. Un être un ne peut avoir une nature triple :