Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/58

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toute la terre ? Mais le simple cuir d’une sandale y suffit.

14. De même je ne puis maîtriser les états extérieurs ; mais je maîtriserai mon esprit : que m’importent les autres maîtrises !

15. Même avec l’aide de la parole et de l’action, l’esprit pesant n’obtient pas ce qu’obtient à lui seul l’esprit délié : la dignité de Brahmâ et d’autres récompenses.

16. Prière, ascèse prolongée, tout est vain si l’esprit est distrait et pesant, a dit l’Omniscient.

17. Pour abolir la souffrance et atteindre le bonheur, vainement ils errent à travers l’espace, ceux qui n’ont point cultivé cet esprit mystérieux qui contient en lui la totalité des phénomènes.

18. Il faut que mon esprit soit bien surveillé, bien gardé : hormis l’exercice de la garde de l’esprit, que valent tous les autres ?

19. De même qu’un blessé, entouré d’étourdis, protège avec précaution sa blessure, ainsi doit-on, parmi les pécheurs, protéger, comme une plaie, son esprit.

20. De peur d’éprouver un atome de souffrance, je protège avec soin ma blessure ; d’où vient que, menacé du choc des « montagnes écrasantes »37, je ne songe pas à protéger cette blessure : mon esprit ?

21. Quand il se conforme à cette règle de con-