Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/64

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vois rien d’essentiel ! Réponds à présent : pourquoi maintenant encore gardes-tu ton corps ?

65. On ne mange pas le sperme, on ne boit pas le sang38, on ne suce pas les entrailles : que veux-tu faire de ton corps ?

66-67. S’il est utile à garder, c’est pour servir de pâture aux vautours et aux chacals.

Sans doute ce misérable corps est pour les hommes un instrument d’action. Mais tu as beau le garder : la Mort impitoyable te l’arrachera pour le jeter aux vautours : alors que feras-tu ?

68. Si un serviteur ne doit pas rester dans la maison, on ne lui donne ni vêtements ni autres cadeaux. Le corps, ayant mangé, s’en ira : pourquoi te mettre en frais pour lui ?

69. Donne-lui son salaire, puis, ô mon cœur, occupe-toi de ton propre intérêt : car on ne donne pas à un salarié tout ce qu’il gagne.

70. Il faut voir dans le corps un vaisseau qui va et vient ; fais que le corps aille et vienne à ton gré pour conduire les êtres à leur but.

71. Ainsi maître de son moi, que le Bodhisattva soit toujours souriant ; qu’il évite les froncements de sourcils ; qu’il soit le premier à adresser la parole ; qu’il soit l’ami du monde.

72. Qu’il ne laisse pas tomber un siège ou un autre meuble avec fracas et brusquerie ; qu’il ne