Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/83

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les vertus d’autrui : pourquoi, ô mon cœur, ne pas y prendre plaisir, toi aussi ?

77. C’est un plaisir irréprochable, délicieux, permis par les saints ; c’est le meilleur moyen de gagner le prochain.

78. C’est un plaisir que tu n’aimes pas ? Mais alors il faudrait avoir la même aversion pour les salaires, les aumônes, etc. ; on supprimerait ainsi toutes les récompenses de ce monde et de l’autre.

79. On fait ton éloge : tu admets qu’on y prenne plaisir. On fait l’éloge d’un autre : tu ne veux pas toi-même y prendre plaisir.

80. Tu as suscité en toi la pensée de la Bodhi par désir de rendre heureux tous les êtres. Comment peux-tu t’indigner contre ceux qui se trouvent spontanément heureux ?

81. Tu souhaites, dis-tu, aux êtres l’état de Buddha vénérable aux trois mondes46 ; et en présence de vains honneurs, tu brûles de jalousie !

82. Celui qui nourrit ceux que tu dois nourrir, celui-là te donne. Tu trouves quelqu’un pour faire vivre ta famille, et au lieu de te réjouir, tu t’irrites !

83. Que ne souhaite-t-il pas aux êtres, celui qui leur souhaite la Bodhi ! D’où viendrait la pensée de la Bodhi à qui est jaloux de la prospérité des autres ?

84. Si un autre religieux ne recevait pas cette