Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/160

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yeux brillants s’obscurcirent. La porte de son palais était fermée, et sa langue ne cessait de dire avec amertume : « Ô jeune héros ! jamais prince n’est mort comme tu es mort, ô mon fils illustre ! Ta tête a été coupée indignement par Ahriman, ton corps a eu pour linceul les gueules des lions. » Les bêtes fauves étaient privées de repos et de sommeil, tant elles criaient, se lamentaient et pleuraient. Les hommes et les femmes, dans toutes les provinces, se rassemblèrent en tout lieu, et demeurèrent dans la douleur et dans le deuil, les yeux pleins de larmes, le cœur plein de sang. Que de jours ils ont passés ainsi, regardant tous la vie comme une mort !



NAISSANCE D’UNE FILLE D’IREDJ


Quelque temps s’étant ainsi passé, le roi visita l’appartement des femmes d’Iredj ; il le parcourut en entier, et passa devant toutes les femmes à la face de lune. Il y vit une esclave de beau visage, dont le nom était Mahaferid. Iredj l’avait beaucoup aimée, et il se trouva qu’elle était enceinte de lui. Le sein de la belle à la face de Péri cachait un enfant, et le roi du monde s’en réjouit ; son cœur fut rempli d’espoir par cette femme aux belles