Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/148

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Ces paroles de Humboldt sont d’une autorité décisive. Jamais une intelligence mieux organisée ne s’est rencontrée dans les annales de la science ; et jamais savant ne fut plus spécialement compétent pour se prononcer dans une pareille question. À part ces connaissances profondes, universelles ; à part cette pénétration supérieure qui a fait de lui le plus illustre investigateur des temps modernes, le grand Humboldt avait parcouru la plus grande partie de la terre, vu les hommes de toutes les races et sous toutes les latitudes, comparé les types les plus divers. Qui aurait le droit de se supposer plus apte que celui-là à discerner la vérité sur la valeur réelle des divisions ethnologiques ? Qui peut offrir autant de garantie pour contrôler ses premières impressions par toutes les lumières d’un savoir infiniment varié ? Personne. C’est donc sous l’impression des paroles du savant cosmologue, avec la réserve rationnelle qu’elles nous imposent, que nous allons examiner les principales bases de classification que les anthropologistes ont imaginées pour diviser et étudier les races humaines. C’est d’ordinaire la charpente osseuse, la couleur, les langues qui en sont les éléments essentiels.

I.

COMPARAISONS CRANIOLOGIQUES.


Il faut commencer par la craniologie. On sait que ce nom fut créé par le célèbre docteur Gall pour désigner la doctrine physiologique par laquelle il croyait prouver que l’on peut découvrir toutes les facultés affectives, morales ou intellectives d’un homme, rien qu’en étudiant les protubérances de la boîte crânienne appelées vulgairement bosses. Quelles que soient les analogies que l’on puisse trouver entre cette doctrine et les opérations pratiques