Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/149

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auxquelles se livrent les anthropologistes, dans l’étude des crânes, il y a une différence notoire et qu’il faut certainement reconnaître entre les deux catégories d’investigation.

Gall et son intelligent disciple, Spurzheim, en étudiant le crâne humain, ne recherchaient aucunement les caractères ethnologiques qui séparent tel groupe d’hommes des autres groupes plus ou moins divergents. Ils considéraient toutes les races comme douées des mêmes facultés et ne s’occupaient que des différences individuelles. C’était une espèce de philosophie empirique, où les, diverses manifestations de l’esprit étaient censées s’observer matériellement, par les empreintes qu’elles laissent sur les parties distinctes du crâne, considérées comme leurs sièges respectifs. Spurzheim, comprenant que la science devait être désignée plutôt par son but que par le moyen employé pour y parvenir, changea le nom de la fameuse doctrine qui, au lieu de craniologie ou cranioscopie, se nomme plus spécialement phrénologie.

Les anthropologistes, en étudiant la forme et le volume du crâne, cherchent surtout à découvrir les différences qui existent entre les races humaines, après avoir assigné arbitrairement à chaque race une certaine forme ou une certaine capacité crâniennes spéciales. Plus tard, il est vrai, on s’appuiera sur ces mêmes spécialisations pour proclamer que telle race est inférieure ou supérieure à telle autre ; mais cette conclusion, sans avoir plus de poids que celle des phrénologistes, ne sera pas moins revêtue d’un semblant scientifique. Tous ceux qui n’auront pas fait de ces questions une étude approfondie, seront tentés de croire que des inductions tirées d’une méthode aussi compliquée, aussi savante que celle des anthropologistes, ne sauraient être que l’expression de la vérité. Aussi est-il bon d’en examiner le mérite.