Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/165

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En vérité, il n’y a rien de plus éloquent que ces tableaux craniométriques. D’autres, en les lisant avec indifférence, peuvent ne point y trouver un passe-temps bien agréable. Mais quand je pense que tous ceux qui les établissent n’ont jamais pu se convaincre de l’inutilité des divisions systématiques que l’on veut créer entre les diverses races de l’humanité ; quand je pense que l’illustre Broca, dans cet océan de doute et de confusion ou l’étude des caractères ethniques si vagues et si fuyants jette l’esprit, a pu croire à l’existence de plusieurs espèces humaines, distinctes les unes des autres, je ne puis m’empêcher d’admirer l’aptitude toute spéciale dont sont douées certaines intelligences pour s’orienter à travers les contradictions. Qu’on ne se fatigue pas, cependant ! Les questions que l’examen de ces tableaux soulève ont une importance assez marquée pour qu’on ait l’ambition de s’y édifier le mieux possible. Voyons donc la mesure de l’indice facial prise par Broca.

13 Esquimaux 73.4
80 Nègres 68.6
69 Bretons-Gallots 68.5
88 Auvergnats 67.9
49 Néo-Calédoniens 66.2
125 Parisiens 65.9
12 Australiens 65.6
8 Tasmaniens 62.0

Remarque-t-on d’ici les Nègres accolés aux Bretons-Gallots, les Auvergnats à côté des Néo-Calédoniens et, pour comble d’outrage, les Parisiens si près des Australiens, les représentants noirs les plus arriérés de l’espèce ! Vraiment si le nom bien connu du savant professeur ne se trouvait pas clairement exprimé ici, on croirait volontiers que nous avons affaire à un monogéniste décidé, doublé d’un négrophile têtu. Mais non, c’est l’esprit le