Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/172

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tions comment veut-on que l’indice nasal ait aucune portée scientifique, aucune valeur zootaxique ? Nous savons bien que, exceptis excipiendis, la race noire offre beaucoup plus souvent que la race blanche ce nez aplati et élargi à la base qui retire au visage toute expression de beauté ; mais n’est-il pas connu que le nez de la race mongolique est tout aussi large et aplati ? D’autre part, les nez plus ou moins camus se rencontrent si souvent dans la race blanche et le nez droit, même aquilin, est si peu rare parmi les noirs, qu’on ne pourra jamais en faire un caractère ethnique.

Ajoutons une remarque. Si la morphologie du nez constitue, comme l’affirme le savant M. Topinard, un de ces caractères qui établissent un passage de l’homme au singe, il y a tout lieu de croire que la race blanche caractérisée leptorrhinienne, est un type intermédiaire entre les singes et l’homme. Car, dans un classement basé sur les formes du nez, ou fait à ce point de vue de l’anatomie comparée de l’homme et des grands singes anthropomorphes, le blanc vient immédiatement après les chimpanzés. On peut se convaincre de cette vérité en lisant les propres paroles de Broca. « Dans les races humaines l’accroissement de l’indice nasal constitue presque toujours un caractère d’infériorité ; cela pourrait faire croire que la largeur relative de la région nasale doit être plus grande dans les singes que dans l’homme. Il n’en est rien cependant, et, s’il est vrai de dire que l’indice nasal des jeunes anthropoïdes se rapproche quelque peu des proportions humaines, il faut aussi ajouter que chez les anthropoïdes adultes, l’indice nasal devient plus petit et même beaucoup plus petit que celui de l’homme[1]. »

L’indice orbitaire de Broca ne donne nullement une

  1. Broca, loco citato, t. IV, p. 306.