très savantes recherches de linguistique ; mais le titre[1] même de l’ouvrage prouve que la science qui nous occupe n’y avait qu’une place accessoire. C’est une espèce d’encyclopédie prenant le contre-pied de l’œuvre des Voltaire, des Diderot et des D’Alembert. En 1805, le même auteur publia à Madrid un Catalogue raisonné de toutes les langues connues. En 1815, Vater, continuant les travaux d’Adelung, avait aussi publié une Table alphabétique de toutes les langues du monde[2]. Enfin, Klaproth, en 1823, publia son Asia polyglotta qui fit la plus grande sensation dans le monde savant. Mais jusque-là, ce n’était que de brillants aperçus jetés sur un coin de l’esprit humain. Les études devaient y prendre toutefois la plus belle extension et le plus haut intérêt.
La linguistique a été véritablement et définitivement constituée à partir des travaux de l’immortel Bopp dont la Grammaire comparée des langues indo-européennes conserve encore une grande autorité parmi les savants les plus spéciaux. — Par son traité Des rapports des langues malayo-polynésiennes avec les langues indo-germaniques, il a surtout jeté la première base de l’étude organique des langues et des lois phonétiques qui président à la formation des mots. Peut-on oublier le professeur Eichloff ? Par ses éminents travaux de philologie comparée ou de linguistique proprement dite, il a puissamment contribué à donner à la glottologie le caractère positif et scientifique qu’elle possède à notre époque.
Dans cette nouvelle phase de la science, la question de l’origine du langage fut de nouveau agitée, mais avec une tout autre compétence. Ceux qui l’abordèrent le firent