Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/257

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rantir le résultat final des investigations qui se poursuivent dans le but d’expliquer le mode d’activité que déploie le cerveau dans la production de la volonté et de l’intelligence, ainsi que de toutes les hautes facultés qui font de l’homme un être incomparable, quelle que soit l’enveloppe dont il est revêtu. « Nous ne sommes encore qu’au seuil de ces recherches, dit le docteur Ferrier, et l’on peut se demander si le temps est venu de tenter une explication du mécanisme du cerveau et de ses fonctions. Ce temps peut paraître a des esprits sérieux aussi éloigné que jamais[1]. » On doit peut-être mitiger la conclusion du savant physiologiste et se dégager un peu de ce découragement profond où semble tomber un homme qui aura étudié longtemps, religieusement, sans voir ses recherches aboutir à rien de concluant. Il n’y a rien de plus opposé a l’esprit scientifique que la rigidité absolue du mot jamais. Il faut toujours l’écarter dans toutes les prédictions que l’on fait sur les problèmes dont la solution est réservée à l’avenir, à moins qu’il ne s’agisse de vérités d’ordre éternel, telles que les lois mathématiques suffisamment vérifiées et contrôlées par la méthode discursive. Mais tout en corrigeant l’excès du doute, on peut y prendre note que l’état actuel de la science ne permet nullement de prédire, par la simple inspection du cerveau, que tel homme a été plus intelligent que tel autre. Tout ce qui a été dit ou fait en ce genre doit être accepté sous la réserve la plus expresse. Encore moins peut-on inférer de sa conformation extérieure ou de son poids, qu’une race est supérieure à une autre race.

Aussi la physiologie psychique, quoique abordant à peine la période positive, semble-t-elle caractériser sa tendance à ne point considérer le volume et le poids du cer-

  1. Dr David Ferrier, The functions of the brain. London, 1877 (Préface in fine).