Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/325

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sans être nègre, on ne pourra accomplir rien de grand, rien de beau, rien de sublime ! Pour le coup ce serait franchement aller au-delà de ma thèse.

Cependant, tout insoutenable que soit l’opinion de l’école polygéniste, je la trouve beaucoup plus logique dans ses déductions que ne l’est M. de Quatrefages. L’erreur chez elle est au moins complète, entière. Si les conséquences sont fausses, ce n’est pas la faute du raisonnement, mais celle des prémisses généralement adoptées comme une vérité doctrinale et primordiale, proclamant une inégalité native et radicale entre les différentes races humaines. M. de Quatrefages opine-t-il contre cette inégalité ? Assurément non. L’illustre professeur admet l’égalité du mulâtre et du blanc, tout en affirmant l’inégalité irrémédiable du noir et du caucasien. Comment n’a-t-il pas senti alors la faiblesse de sa théorie, logiquement examinée ?

En effet, la logique est impitoyable, elle n’a aucune complaisance pour ceux qui s`en écartent. La moyenne de 4 et de 2 ne sera jamais 4, mais bien 3. À quelque puissance qu’on élève la valeur virtuelle du plus grand facteur, on ne pourra jamais établir une équation intégrale entre la moyenne engendrée et ce facteur, sans que les mathématiques cessent d’être mathématiques. On ne fera que circuler de x en y. Et, chose étonnante, plus le grand nombre évolue en croissance, plus la moyenne s’en écarte, en s’écartant également du petit nombre ! Ces déductions vigoureuses n’ont pu échapper à l’esprit perspicace de M. de Quatrefages. Embarrassé, mais désireux d’étayer toutes ses affirmations sur des bases rationnelles, il a imaginé une théorie spécieuse, essentiellement propre à masquer tout ce qu’il y a d’incohérent dans ses opinions. Voici donc comment il tâche d’expliquer la contradiction visible que nous offre sa doctrine anthropologique, relativement à la thèse insoutenable de l’inégalité des races.