Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/361

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sait d’un Pharaon ! La même réflexion doit être faite pour ce qui a trait à la figure des Éthiopiens représentés comme vaincus dans les bas-reliefs égyptiens. Ici, c’est la charge, la caricature qui domine. Le fait est si vrai que, toutes les fois que l’on voit dans les peintures égyptiennes ces mêmes Éthiopiens figurés non comme des ennemis, le type en est parfaitement beau. D’ailleurs, malgré la décadence actuelle de cette race, les Abyssins et les Nubiens ne présentent nullement ce caractère de laideur niaise qu’on leur donne dans certains bas-reliefs des monuments de l’Égypte.

Il faut aussi reconnaître que querelle d’Égyptiens et d’Éthiopiens, c’était plutôt querelle de famille. On s’alliait, on se séparait, on s’attaquait ; mais on se rejoignait dans tous les moments difficiles. Tel est le fait qui ressort de l’étude de toute l’histoire de ces deux peuples que l’on ne peut diviser. Qu’on se rappelle aussi que lorsque les Égyptiens faisaient la guerre à une nation étrangère, c’était par droit de conquête qu’ils comptaient s’emparer de leur territoire ; tandis que les Pharaons réclamaient toujours l’Éthiopie comme une portion de leur domaine dynastique et considéraient les Éthiopiens comme des rebelles ! D’autre part l’Égypte s’est toujours fait remarquer par son éloignement de tous les peuples de race blanche, jusqu’à la dynastie des rois Saïtes où l’influence grecque envahit le pays et fut la principale cause de la décomposition et de la décadence rapide de ce grand empire. Comment mettre d’accord de telles incompatibilités avec la théorie qui admet une communauté de race entre les Égyptiens et les anciens peuples blancs de l’Europe et de l’Asie ? Ces difficultés donnèrent à réfléchir. Mais comme, malgré Homère, Hérodote, Diodore de Sicile et une foule d’autres Grecs, on ne voulait pas admettre que la race noire fût capable de produire une civilisation supérieure, on se rabattit sur des arguments d’un nouvel ordre, afin de fortifier les preuves insuffisantes