Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/366

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rencontre armé d’un javelot dont il frappe l’énorme serpent Apophis, etc.[1]. » Cependant ils mettaient ensemble les Asiatiques (Aamoû) et les peuples du Nord à peau blanche (Tamahoû ou Tahennoû). Cette division n’est-elle pas significative ? N’indique-t-elle pas qu’ils se reconnaissaient de même origine que les autres noirs de l’Afrique et qu’à tort ou à raison, ils supposaient une origine commune aux blancs d’Asie et aux blancs d’Europe ? On s’étonne qu’un homme de la sagacité de M. Maspero n’ait pas réfléchi sur ces faits avant d’affirmer que les Retous sont de la même race que les peuples blancs de l’Asie antérieure. Ce qui a peut-être égaré son intelligence et qui l’a fait rester dans ses anciennes opinions, tout en touchant aux documents les mieux faits pour l’éclairer, c’est une certaine confusion jetée dans les esprits par cette dénomination de Retou que se donnaient les anciens Égyptiens et qui semblait les distinguer des Nahsi ou Na’hasiou.

M. Maspero et beaucoup d’autres se sont habitués à donner au mot Retou, le sens de « homme par excellence ». On s’est alors dit que le peuple des Pharaons reconnaissait une distinction entre lui et les autres races éthiopiques, puisqu’il s’est dénommé à part. Certains égyptologues s’empressèrent immédiatement de comparer Retou à Loudim ; car les lettres r et l, t et d se permutant facilement en égyptien, comme dans la plupart des langues indo-européennes, on peut bien changer Retou en Ledou ; de Ledou à Loudim il n’y a aucune différence, quand on connaît l’instabilité des voyelles phoniques dans les langues sémitiques et chamitiques.

Mais l’équivoque n’est plus permise aujourd’hui. On sait, en effet, que le mot Retou ne signifie rien autre

  1. O. Beauregard, loco citato, p. 183.