Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/368

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la plupart d’avouer. Ce qu’il voyait par la comparaison des types représentés sur les monuments, d’autres l’ont vu en examinant en personne la physionomie actuelle des peuples qui représentent ces anciennes races dans les parages du Haut-Nil. « Plus on remonte le Nil, dit J.-J. Ampère, — qui n’était aucunement un négrophile, — plus on trouve de ressemblance entre les populations qui vivent aujourd’hui sur ses bords et la race antique, telle que les monuments la représentent et que les momies l’ont conservée. M. Caillaud, en voyageant dans la Haute-Nubie était à chaque instant frappé de cette ressemblance. Larrey a trouvé les crânes des momies fort semblables à ceux des Nubiens actuels. Ceci tendrait à confirmer l’opinion généralement établie d’après laquelle la race égyptienne serait descendue de l’Éthiopie en suivant le cours du Nil[1]. » Aussi dans un élan de poétique érudition, a-t-il écrit ces vers que je cite pour prouver que cette remarque l’avait particulièrement frappé :

Les cheveux noirs nattés, les femmes nubiennes,
Traînant leurs amples vêtements,
Ressemblent aux Égyptiennes
Qui décorent les monuments[2].

Revenant à l’opinion qui fait descendre les Égyptiens de l’Éthiopie, opinion d’autant plus rationnelle que nous savons par l’histoire générale des migrations ethniques, que les nations suivent toujours les cours des fleuves dans le développement de leur civilisation et les remontent rarement, il faut citer un passage de Diodore de Sicile. « Les Éthiopiens, dit-il, affirment que l’Égypte est une de leurs colonies. Il y a des ressemblances frappantes entre les usages et les lois des deux pays : on donne aux rois le titre

  1. J.-J. Ampère, Voyage en Égypte et en Nubie, p. 55.
  2. J. J. Ampère, Heures de poésie.