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fréquemment dans la Haute-Égypte, en Nubie, au Sanaar et en d’autres contrées de l’Afrique centrale et orientale. Remarque curieuse ! les habitants de ces régions ont conservé la coutume de lui couper la queue et les oreilles, comme on en voit l’image dans les peintures égyptiennes[1].

Tous ces faits prouvent surabondamment que l’Égypte ancienne, encore qu’elle se soit toujours et systématiquement isolée des peuples de l’Asie antérieure et de l’Europe méridionale, n’a pas observé le même éloignement pour les populations africaines avec lesquelles elle a eu mille traits communs, tant pour les mœurs et la religion populaire[2], que pour les particularités linguistiques. Le même ordre de faits a dû attirer l’attention de César Cantu. « Certains objets adoptés pour le culte égyptien sont, dit-il, originaires de Nubie, comme la marjolaine[3] consacrée à Ixis et l’ibis[4] qui ne descend de ces parages que lors du débordement du Nil[5]. » « M. Caillaud, fait aussi observer Ampère, n’a rencontré qu’en Nubie l’ibis noir et le scarabée sacré[6], objet du culte des anciens Égyptiens[7]. »

On sent, à chaque pas que l’on fait dans ces investigations historiques, que la vérité prend un éclat nouveau, fait pour éclairer l’esprit le plus incrédule. C’est ainsi que dans une intéressante étude qu’a faite M. Hamy sur Les

  1. Idem, Histoire de la zoologie.
  2. Le culte des animaux est encore très commun en Afrique. Bosman a remarqué ce fait que les serpents sont adorés à Fida, dans la Guinée, tenus dans une enceinte à part, comme faisaient les anciens Égyptiens. Voyez Bosman, An essay on the superstitions, customs and art, commons to the ancient Egyptians, Abyslinians und the Aschantees.
  3. Origamum majorana.
  4. Numenius Ibis de Cuvier.
  5. César Cantu, ouvrage cité.
  6. Scarabeus ateuchus.
  7. Ampère, loco cit., p. 336.