Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/424

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connaître que toutes les races d’hommes, en fuyant les causes de dégénération qui les condamnent à abâtardissement ou les empêchent de se développer progressivement, peuvent et doivent arriver aux mêmes résultats que celles qui ont pu évoluer, se perfectionner au point de tenir une place supérieure dans le cercle des nations. On peut se soustraire de différentes manières aux influences défavorables du milieu : soit en abandonnant une terre reconnue ingrate et où l’inclémence de la nature rend l’existence tellement précaire que toutes les facultés de l’homme s’épuisent dans les difficultés de l’adaptation ; soit en transformant par l’industrie humaine les conditions naturelles que l’on rend plus supportables, et qu’on tourne même en accidents avantageux pour le développement moral et matériel de la communauté. La première forme d’action est la plus commune pour toutes les nations qui n’ont pas encore franchi les premières étapes de la civilisation : c’est ainsi que s’expliquent toutes les grandes migrations de peuples dont l’histoire est, pour ainsi dire, parsemée. La seconde ne se manifeste que parmi les peuples ; déjà avancés en civilisation et complètement constitués : les immenses travaux de canalisation, d’assainissement, de reboisement ou d’amendement des terrains en sont les meilleurs exemples.

Il est impossible de rencontrer un peuple, quelle que soit la race à laquelle il appartienne, développé des aptitudes supérieures de civilisation en des conditions nuisibles et défavorables à toute culture humaine. D’autre part, il semble nettement établi par l’histoire sociologique, que toutes les fois qu’un peuple a pu jouir de certains avantages naturels, provenant du milieu ambiant, il a toujours évolué spontanément vers un état de choses de plus en plus élevé. Là, les acquisitions matérielles concourent merveilleusement à son développement intellec-