Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/426

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toires ou plutôt nous dispenserait de toute explication.

Nous devons donc conclure, en admettant comme fondées les théories du transformisme qui dominent si généralement les spéculations scientifiques de notre époque, que toutes les races humaines non paralysées par la nocuité des influences extérieures sont essentiellement aptes à commencer l’évolution vers leur propre perfectionnement. Elles peuvent y persévérer et atteindre le plus beau résultat, à moins que des causes morales déprimantes et indépendantes de leur constitution ethnique ne viennent y opérer une réversion inopportune et enrayer périodiquement leur marche en avant. Mais la force virtuelle du progrès, beaucoup plus résistante qu’on ne croit, les ramène toujours dans la bonne voie, comme l’influx physiologique, vis medicatrix naturæ, tend à ramener la santé, partout où l’organisme n’est pas complètement empoisonné. C’est le premier pas qui coûte. Et que faut-il pour que cette transformation progressive se manifeste ? Il suffit d’un ébranlement quelconque, accomplissant une différenciation avantageuse en quelques individus et même dans un seul. « La cause d’évolution que nous avons dit devoir être illimitée est celle-ci, dit M. Delbœuf, qu’entre tous les enfants d’une même famille, il y ait des différences intellectuelles et que l’un l’emporte nécessairement sur ses parents. Voilà le premier ferment. L’impulsion est donnée[1]. »

II.

THÉORIE DE L’ÉVOLUTION HUMAINE.


Mais les anthropologistes protestent. Pour tous ceux qui entendent la science dans le sens étroit qu’on lui donne et

  1. J. Delbœuf, Une loi mathématique applicable au transformisme, in Revue scientifique du 11 août 1877.