Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/429

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intérieur, évoluent ou doivent évoluer toutes vers les formes supérieures, dans le perpétuel devenir qui est la condition normale de toute nature organisée et surtout des organisations supérieures.

Cette obstination à ne point reconnaître un fait qui se déduit logiquement de tous les principes scientifiques servant de gouverne aux investigations modernes, ne peut provenir que d’un tempérament empirique, regardant les choses par leurs petits côtés et s’y cramponnant, sans même s’occuper des lois générales qui les régissent. La science vraiment expérimentale, procède-t-elle ainsi ? Si les physiologistes, les chimistes et les physiciens ne parviennent jamais à dévoiler le pourquoi des choses que tout vrai savant, d’après Newton, doit écarter de ses recherches, ne tâchent-ils pas chaque jour d’en mieux découvrir le déterminisme et de resserrer de plus en plus les liens de concordance qui font de toutes les notions scientifiques un ensemble de vérités harmoniques ? Sans demander à l’anthropologie cette rigueur de méthode, que l’on ne saurait exiger que dans les sciences opérant in anima vili, on a droit d’y rechercher cette hauteur de vue, cette analyse délicate et patiente des phénomènes qui aide à les interpréter et les ramener à des principes généraux, par une coordination synthétique de tous les éléments qui ont concouru à leur formation. Mais pour atteindre un tel but il faudrait que la science anthropologique s’émancipât de l’esprit fermé et du sentier étroit où l’ont dirigée les premier maîtres et Où elle se voit obligée de tourner sur elle-même, piétinant sur place, répétant les mêmes essais anthropométriques, qu’on ne saurait décorer du nom d’observation, accumulant toujours les résultats, sans pouvoir en tirer aucune déduction solide. Malheureusement les théories et les méthodes dont elle s’inspire actuellement, loin de conduire à des résultats scientifiques dignes d’être