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CHAPITRE XIV.

Les comparaisons.
Pour l’Européen primitif, comme pour beaucoup de sauvages de nos jours, manger et ne pas être mangé fut longtemps la principale affaire.
(Lyell).
Partout, dans l’Humanité, il parait avoir existé une période d’anthropophagie suivie d’une période d’esclavage, suivie elle-même d’une période de servage.
(Clavel).

I.

PREMIÈRES CAUSES D’ERREUR.


Toute science subit invinciblement l’influence du temps et du milieu dans lesquels elle a été constituée : non que la vérité scientifique dépende d’un accident ou des circonstances contingentes ; mais parce que les sciences s’édifient toujours sur un ensemble de faits préalablement étudiés et desquels on tire les premiers éléments de généralisation transformés plus tard en lois, quand on a suffisamment constaté les rapports nécessaires qui en dérivent. Ces faits peuvent avoir été mal étudiés, les éléments de généralisation peuvent avoir été insuffisants ou les rapports mal appréciés ; alors la science s’établit sur des bases instables, invraies, donnant à l’erreur une telle force dans la croyance universelle, qu’elle devient pour longtemps un obstacle positif à la manifestation de la vérité. Celle-ci n’éclate enfin qu’au prix de mille travaux et exige même des dévouements qui aillent jusqu’au martyre ! On peut citer l’exemple des premières généralisations absolument hâtives, auxquelles se buta la science astronomique dans sa première période, et dont l’erreur sur le mouvement diurne a écarté pour