Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/578

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palme à tous les individus de la race caucasique, sous le rapport de l’initiative intellectuelle, si on veut prendre en considération la différence des milieux et de l’éducation. Plus d’un exemple s’offrirait à ma plume et viendrait démontrer que partout où les noirs ont pu se constituer en société, quelque élémentaire que soit leur organisation politique et religieuse, ils manifestent le germe de toutes les grandes qualités qui, pour grandir et s’étendre, n’attendent qu’une transformation heureuse. Mais à quoi bon ! Après la figure de Toussaint-Louverture, toutes les autres deviennent insignifiantes et s’éclipsent par l’éclat même, qu’elle projette. Conservons au premier des Noirs, le titre qu’il a choisi comme le plus beau et le plus expressif. Sa gloire appartient à l’humanité noire entière. Elle suffit amplement pour enorgueillir et ennoblir tous les descendants de la race africaine, dont il a démontré à un si haut point les merveilleuses aptitudes !

Tous les faits qui viennent d’être cités nous permettent d’affirmer que lorsqu’on étudie impartialement la rapidité de l’évolution de la race noire, il est impossible de ne pas avouer qu’elle possède une spontanéité admirable pour la réalisation de toutes les conquêtes intellectuelles et morales. En recourant toujours — pour l’interprétation des phénomènes historiques — à la théorie de l’évolution, vraie dans la sociologie comme dans la biologie, il est donc permis de soutenir de la façon la plus catégorique et la plus légitime que cette race est l’égale de toutes les autres, et que de toutes les autres elle est la plus résistante contre les influences dépressives. N’est-ce pas assez pour chasser des esprits incrédules ou attardés l’étrange prétention par laquelle une foule d’hommes, ignorants ou savants, en sont venus à se persuader que leur peau plus ou moins blanche, une chevelure plus ou moins lisse, est la marque incontestable de leur supériorité native sur