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que l’abolition de l’esclavage ne date que de vingt ans aux États-Unis !

Sans pouvoir être accusé d’aucune exagération dans la soutenance de ma thèse, je puis donc certifier, en dépit de toutes les assertions contradictoires, que la race noire possède une histoire aussi positive, aussi importante que celle de toutes les autres races. Arriérée et longtemps contestée par la légende mensongère qui faisait des anciens Égyptiens un peuple de race blanche, cette histoire reparaît de nouveau, avec le commencement de ce siècle. Elle est pleine de faits et d’enseignements ; elle est absolument intéressante à étudier à travers les résultats significatifs qu’elle signale dans chacune de ses pages.

II.

LE CŒUR DE L’AFRIQUE.


On remarquera sans doute que dans tout le cours de ma démonstration, j’ai fait le moins d’usage possible des notions que l’on a des peuples de l’Afrique centrale et qui atténuent considérablement les préjugés qu’on s’est toujours plu à entretenir sur la prétendue sauvagerie absolue des Africains. En agissant ainsi, j’ai obéi à un scrupule imposé par la science que je vénère au-dessus de tout. J’ai voulu me renfermer sur des terrains généralement connus et où des discussions sérieuses peuvent être établies avec tous les moyens de contrôle imaginables. Encore bien que les influences du climat d’Afrique paralysent certainement l’essor de l’homme noir qui aspire à la civilisation, on peut bien le voir accomplissant dans ces conditions mêmes une somme d’évolution hautement appréciable. Pour en bien juger, on n’a qu’à tenir compte et des lieux et des éléments qui lui sont disponibles.

Malgré les ardeurs du soleil tropical qui les accable et