Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/674

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pouvons dire encore, avec notre illustre compatriote, Sir Isaac Newton, que nous avons été simplement comme des enfants, jouant sur le bord de la mer et ramassant çà et là un caillou plus lisse ou un coquillage plus joli que les autres, tandis que le grand océan de la vérité s’étend inexploré devant nous[1]. »

Ces idées magnifiques, empreintes d’une splendeur qui ravit et éblouit l’esprit, sont à la fois justes et profondes. Non, il ne sera jamais trop tard pour qu’un individu ou une race fasse son apparition dans le monde de la lumière, dans le domaine de la science. La race noire qui doit évoluer sans cesse et franchir à pas précipités toutes les étapes qu’il faut traverser pour atteindre à la civilisation, telle qu’elle se montre dans toute l’exubérance de sa floraison européenne, n’a pas à se décourager dans cette voie ascensionnelle où il lui faut monter et monter toujours ! Pour elle, aucune désespérance n’est légitime, aucune lassitude justifiée. Il faut que, de jour en jour, elle renforce le sentiment, la conviction de son égalité avec toutes les autres races humaines répandues sur notre planète. Croire à l’égalité, c’est s’engager moralement à la prouver par les faits et les résultats, au prix de tous les efforts. Elle y répondra. Ainsi, une nouvelle période de gloire poindra pour elle. Splendide sera le rôle qu’elle aura à jouer dans le monde. Sa grande part d’action, dans l’épanouissement du progrès, sera surtout de développer le sens de la justice avec beaucoup plus de force et, en même temps, beaucoup plus de délicatesse que les races blasées et au cœur sec qui ont surgi en Europe ou qui ont poussé dans les plaines de l’empire du Milieu et de la Tartarie.

Sans doute, cette race nigritique qui a souffert mille martyres, qui a été huée, conspuée, méprisée par les uns ; bru-

  1. John Lubbock, Prehistoric times, p. 615.