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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/136

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LA FIN DU MONDE

traire, perdre toute l’eau qui constitue l’élément essentiel de son organisation vitale. Elle peut être attirée par le passage d’un corps céleste qui la détacherait du Soleil et la jetterait dans les abîmes glacés de l’espace. Elle peut être emportée par le Soleil lui-même, devenu satellite d’un nouveau Soleil prépondérant et prise dans l’engrenage d’un système d’étoile double. Elle peut perdre, non seulement les derniers restes de sa chaleur interne, qui n’ont plus d’action à sa surface, mais encore l’enveloppe protectrice qui maintient sa température vitale. Elle peut un beau jour n’être plus éclairée, échauffée, fécondée par le Soleil obscurci ou refroidi. Elle peut, au contraire, être grillée par un décuplement subit de la chaleur solaire analogue à ce qui a été observé dans les étoiles temporaires. Elle peut… Mais, messieurs, n’épuisons pas toutes les causes d’accidents ou de maladies mortelles et laissons-en l’énumération facile aux soins de MM. les géologues, les paléontologues, les météorologistes, les physiciens, les chimistes, les biologistes, les médecins, les botanistes et même les vétérinaires, attendu qu’une épidémie bien établie, ou l’arrivée invisible d’une nouvelle armée de microbes convenablement morbifiques, pourrait suffire pour détruire l’humanité et les principales espèces animales et végétales, sans amener pour cela le moindre dommage astronomique à la planète proprement dite. Elle n’a donc vraiment que l’embarras du choix. Fontenelle disait : « Chacun se