Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 1.djvu/111

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avec le grade de bachelier, je te bâtirais un temple d’or.

Merde pour la philosophie.

Tout à toi.

Une autre fois je serai plus long.


39. AU MÊME.
Dimanche, après déjeuner, heure de vêpres je crois.
[Rouen, 19 janvier 1840.]

[…] Ta lettre était celle de l’homme vertueux, tu y parlais de l’amitié en termes aussi beaux que Seneca. « C’est mon homme ! C’est mon Seneca ! Insulter Seneca, c’est m’insulter moi-même ! » Je connais ton excellent bon cœur et je n’avais pas besoin de cette effusion pour le savoir, pour l’apprécier. Tu es bon, excellent, plein de générosité et bon compagnon. Sois-le toujours ; on a beau dire, un cœur est une richesse qui ne se vend pas, qui ne s’achète [pas], mais qui se donne. Qu’avais-tu donc le jour que tu m’as écrit ? Ignores-tu encore que d’après la poétique de l’école moderne (poétique qui a l’avantage sur les autres de n’en être pas une) tout Beau se compose du tragique et du bouffon. Cette dernière partie manque dans ta lettre. Si tu étais aussi aimable que moi, c’est-à-dire que si tu prenais un format de papier qui fût un peu bonhomme comme le mien, tes lettres seraient doubles en longueur ; je les aimerais doublement. J’espère que tu m’écriras un volume la prochaine fois, avec vignettes, culs-de-lampe, etc. Je veux une masse de facéties, de