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CORRESPONDANCE

vacances des bibliothèques sont peut-être commencées, ou bien ne prête-t-on pas d’ouvrages pendant cette époque. Voilà, vieux ; si tu pouvais faire cela, tu serais un estimable jeune homme.

Quand tu me répondras, tiens-moi au courant de tes travaux ; parle-moi de ton œuvre. J’aime ta constance ; avec l’âpreté que tu y as mise, tu dois arriver à faire quelque chose de solide.

Quant à moi, j’épelle toujours le grec. Dieu sait quand je le lirai. Je me livre aussi présentement à la culture de Virgile et à la lecture du voyage de ce bon Chardin.

Adieu, vieux, je te serre les mains. À toi.


120. À LOUISE COLET.
En partie inédite.
Mercredi soir. [12 août 1846.]

Tu auras été toute la journée d’aujourd’hui sans lettre de moi. Tu auras encore douté, pauvre amour. Pardonne-moi. La faute n’en est pas à ma volonté, mais à ma mémoire. Je croyais qu’on avait pour la poste à Rouen jusqu’à 1 heure, et ce n’est que jusqu’à onze. Mais, va, si tu me gardes encore quelque rancune, je veux te la faire en aller lundi ; car j’espère en lundi ! Phidias sera assez bon pour m’écrire. Je compte avoir son mot dimanche au plus tard.

Que j’aime le plan de la fête que tu m’exposes ! J’en ai eu les yeux mouillés de tendresse. Oh oui tu m’aimes ! En douter serait un crime. Et moi, si je ne t’aime pas, comment appeler ce