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DE GUSTAVE FLAUBERT.

possible, comme nous avons fait nous-mêmes relativement à tes vers. En fait de répétitions je me rappelle, en effet, à deux places voisines

On dirait qu’ils sont nus
et
On eût dit

 
(à propos des vêtements) Nous n’avons pas omis de choses nécessaires.

Ne décris pas les Propylées. Songe donc qu’on en a déjà par-dessus les oreilles, de l’architecture. Personne ne te saura gré d’une fidélité aussi scrupuleuse. L’Art est avant l’Archéologie, et tu as déjà tant de colonnes ! etc. ! Passe, passe hardiment. Il faut à toute force que tes petits vers arrivent après ces deux magnifiques :

… pour tailler de sa main
Les blocs du Pentélique aussi durs que l’airain.

Arrête-toi là, au nom de Dieu ! Tu me dis : « ils ne restent indiqués que dans les ruines et on ne les voit pas debout, neuves et formant vestibule ». Mais qu’est-ce que ça fait ! C’est déjà bien assez. Je suis de cela sûr.

Ton poème ne pèche pas par la sécheresse, n’aie pas peur. C’est l’abondance au contraire qui peut causer de la fatigue. Tous ces détails « formant des ailes, servant de vestibule », etc., sont fastidieux. C’est trop didactique et enfin, j’en reviens toujours là, il faut s’arrêter infailliblement aux vers cités que je trouve sublimes de raide et de net. Voilà une facture au moins !

Adopte donc nos coupures. Seulement si nous avons laissé des répétitions, corrige-les. Il y en