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DE GUSTAVE FLAUBERT.

serait sue) renouveler un tas de cancans inextricable.

Pourquoi n’aurait-ce pas été moi qui aurais écrit ? La mère Delessert se retrouverait mêlée là dedans, avec tous les embrouillements de maîtresse, amis et nos trois personnalités, toujours confondues. Du Camp, furieux d’avoir été joué, recommencerait cette série de rapports, comme disent les cuisinières, de blagues et contre-blagues dont je suis fort las. Pour Dieu, laissons-le tranquille afin qu’il nous rende la pareille.

Fais-toi (toujours sous l’anonyme) recommander au Philosophe par Béranger. Il doit être assez honnête homme pour te garder le secret. Est-ce que ce bon Babinet ne peut pas te servir ? J’oubliais, pour Saulcy, que Du Camp, au fond, ainsi que Mérimée, est son ennemi intime. Non, je t’assure que c’est une mauvaise idée et, comme on dit, un pas de clerc.

Si Du Camp revient chez toi, et il y reviendra, tâche de t’arranger pour qu’il y reste peu et qu’il n’y revienne que fort rarement. Avec des connaissances renouées, tôt ou tard on en arrive aux récriminations et alors !…

Tu devrais, par le père Chéron, te faire recommander à d’Arpentigny pour Musset ? Qu’en dis-tu ?

J’avais oublié de te rendre réponse pour les deux vers de la tour vénitienne. Laisse le manuscrit tel qu’il a été envoyé. Ta 2e correction est moins heureuse.

Adieu, chère et bonne Muse, mille baisers et tendresses. À toi. Ton G.