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CORRESPONDANCE

Monsieur de Lisle est bien bon enfant de s’assombrir des éloges décernés à Lamartine. Ça prouve son ingénuité ! Il restera de Lamartine encore moins que de Béranger, car Béranger écrit mieux dans sa mesure. Au reste, je les livre tous les deux aux libéraux et aux femmes sensibles.

Quant à moi, je finis par être aussi embêté de moi-même que d’autrui. Voilà trois semaines que je suis à écrire dix pages ! Je passe des journées entières à changer des répétitions de mots, à éviter des assonances ! Et quand j’ai bien travaillé, je suis moins avancé à la fin de la journée qu’au commencement.

Enfin, Allah est miséricordieux et le temps est un grand maigre (sic).

Adieu, je voudrais bien un de ces jours être un peu mieux disposé pour t’écrire une longue lettre ; mais franchement, je suis bas.

Encore mille bons baisers, chère amie. À toi.

Ton G.

385. À LOUISE COLET.

En partie inédite.

[Croisset, ] Vendredi, 1 heure [22 avril 1853].

Je t’écris à la hâte ; ma lettre partira par une occasion que j’ai pour Rouen et tu la recevras demain à ton réveil. C’est étrange ! mais hier au soir j’avais bon espoir[1], j’étais dans un bon état.

  1. L’Acropole n’obtint pas le prix de l’Académie, mais, remanié, ce poème fut de nouveau présenté à l’Académie en 1854, où il fut couronné en séance publique au mois d’août de la même année.