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DE GUSTAVE FLAUBERT.

rigée. Ce serait différent du poème envoyé, et ils pourraient réclamer. D’ailleurs pour que la farce leur fût amère (et je persiste là dedans), il faudrait, l’année prochaine, gagner le prix avec une autre Acropole. Mais je comprends parfaitement que ça t’ennuie. Suis donc ta première idée ; finis tes corrections puisque tu y es, puis laisse tout ça de côté pour l’en tirer cet hiver, quand il sera temps. On intéress[er]a le Philosophe, etc. !

Quelles charmantes manières que celles de l’ami Gautier ! Quel savoir-vivre ! Je doute fort que les deux premières représentations de mardi fussent vraies. Informe-t’en donc. N’y a-t-il pas là-dessous quelques blagues ? On ne se soucie peut-être pas beaucoup du rapprochement. J’ai reçu aujourd’hui du jeune homme[1] une plaisanterie (l’annonce, dans le journal, de la mort d’un brave homme inconnu sur lequel nous avons fait des charges en voyage, un entrefilet qu’il m’envoie dans une enveloppe de deuil et avec cachet noir). Voilà déjà deux ou trois amabilités en peu de temps. Qu’est-ce que tout cela veut dire ? Rien du tout, légèreté, vanité, inconsistance d’idées, d’amour ou de haine et, en quoi que ce soit, impuissance à suivre la ligne droite. À propos de l’ami Théo, il me revient en tête cette phrase de Candide (c’est Martin qui parle, et de Paris) : « Je connus la canaille écrivante, la canaille cabalante et la canaille convulsionnaire. On dit qu’il y a des gens fort polis dans cette ville-là. Je le veux croire. » Cela me fait songer aux tables tournantes (les convulsionnaires). Est-elle bête cette Edma ! Avoue

  1. Maxime du Camp.