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CORRESPONDANCE

un très grand écrivain et plus fort que Voltaire ! Oh ! que le père Babinet a raison de souhaiter la fin du monde ! Comme il est bien ce billet du bon père Babinet avec tout son débraillé, ses phrases rajoutées aux angles, ce gros mot triste suivi de trois points d’exclamation ! Ce petit bout d’écrit mal écrit, mais plein de fond et de caractère, m’a charmé. Les mignardises d’Edma et son beau langage ne m’impressionnent pas autant.

L’introduction aux photographies a 25 à 26 pages in-folio, dont il n’y en a pas trois de Du Camp. Tout est extrait de Champollion-Figeac (volume de l’Univers pittoresque) et de Lepsius, mais cité entre guillemets ; réparation. Cela sent un peu trop la commande, le livre bâclé. C’est Gide sans doute qui aura exigé un texte ; il lui en aura fourré un tel quel. Voilà comme ce malheureux garçon se respecte. En revanche, il craint de se compromettre en entrant dans un café à minuit. Tu sais l’anecdote qui m’est arrivée à ce sujet avec lui et Turgan, autre grand homme. N’importe, je suis content que ton nom et même aucune allusion n’aient paru. Ce dernier numéro[1] est d’un faible complet. Il y a un poème du marquis du Belloy que je n’ai pu achever, et pourtant je suis un intrépide lecteur. Quand on a avalé du saint Augustin autant que moi, et analysé scène par scène tout le théâtre de Voltaire, et qu’on n’en est pas crevé, on a la constitution robuste à l’endroit des lectures embêtantes. Il signe marquis, ce monsieur ! Marquis, c’est possible ; mais ce sont des vers de perruquier !

  1. Revue de Paris, 1er  juillet.