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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Moi, je prends des bains tous les jours. Je nage comme un triton. Jamais je ne me suis mieux porté. L’humeur est bonne et j’ai de l’espoir. Il faut, quand on est en bonne santé, amasser du courage pour les défaillances futures. Elles viendront, hélas !

En attendant cet em…t, je t’embrasse,

Amitiés au Théo.

Il y a, dans la rue Richer, je crois, un photographe qui vend des vues de l’Algérie. Si tu peux me trouver une vue de Medragen (le tombeau des rois Numides), près Alger, et me l’apporter, tu me feras plaisir.


583. À ERNEST FEYDEAU.
[Croisset, 24 juin 1858].
Mon Bon,

Tu me parais pressé d’avoir des renseignements sur mon amie Clémence… Je crois même que tu la presses, homme lubrique et qui dissimules, sous les dehors d’un gentleman, les passions d’un sauvage. Mais quels détails veux-tu que je te donne ? C’est une excellente créature, voilà tout ce que je sais. J’ignore présentement sa position. Si tu pousses ta pointe par là, cache tes manœuvres à notre ami, qui ne te le pardonnerait pas. Dis-lui, à la ***, mille tendresses de ma part ; je l’aime beaucoup. Note sur le caractère : il est folâtre et sentimental tout à la fois ; elle rit dans les larmes.